mardi 25 novembre 2008

Raymond Anselme Ebale : Des piges pour arrondir ses fins de mois

Chargé de cours à l’université de Yaoundé I, il dit ne pas pouvoir vivre de son salaire.

Né le 31 août 1964, Ebale Anselme Raymond est aujourd’hui âgé de 44 ans. Marié et père de 5 enfants de 10 à ans, il est enseignant au département d’Histoire à l’Université de Yaoundé I. C’est après la soutenance de sa thèse de doctorat nouveau régime Paris VII en1998 qu’il rentre au pays.
« J’avais pensé que ce que j’avais accumulé ne pouvais pas être nécessaire pour la France ». En novembre 1999, il est recruté comme assistant. Chargé de cours depuis février 2003, il vit dans une maison de deux chambres. Sa fiche de paie indique que son salaire de base était de 160.000 Fcfa. Il fait savoir que l’indice de recrutement d’un assistant qui a le doctorat est de 605.

En 2001, la prime de technicité des assistants est passée à 24000 Fcfa. En 2002, elle passe à 30.000Fcfa. Pour les chargés de cours, cette prime était de 30.000 Fcfa jusqu’en 2002. Elle est passée à 40.000 Fcfa et à 60.000 Fcfa pour les maîtres de conférence et les professeurs de rang magistral. Les enseignants ont actuellement deux types d’avantages : les avantages liés au salaire en tant que fonctionnaire (la prime de technicité et les avantages internes liés à l’Université).

La prime de l’enseignement supérieure a évolué depuis 2006 dans les différentes catégories. Pour les chargés de cours, elle est de 150.000 Fcfa. Si le salaire est calculé selon l’indice de chaque enseignant, Raymond Ebale affirme que ce salaire est très insuffisant pour assurer les besoins d’un enseignant d’université. Avant la revalorisation des salaires d’avril, il avait 188.576 Fcfa comme salaire de base et était à l’indice 785 de la fonction publique. Un adjudant du même indice dans l’armée perçoit 328 001 Fcfa, affirme –t-il. Après l’augmentation des salaires, sa fiche de paie du mois d’août 2008 indique qu’il est à l’indice de grade 870, que son salaire de base est de 232 012. L’indemnité de logement est passée de 16 000 à 46 402, la prime de l’Enseignement supérieur est de 40.000

Au sujet de la proposition de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, il explique qu’il s’agit d’une valorisation sur trois ans à compter du mois de janvier. Toutefois, ajoute t-il, rien n’est dit officiellement jusqu’à présent. Pour lui, le problème n’est pas résolu. Tant que l’Etat ne prendra pas des mesures pour que les avantages internes qui relèvent de l’université soient respectés, les enseignant se plaindront toujours. Cette prime de recherche instituées par le chef de l’Etat est semestrielle depuis 2007 et porte sur la direction des mémoires et des thèses (900.000 Fcfa pour une thèse de doctorat, 100.000 pour un mémoire de Dea et 60.000 Fcfa pour la maîtrise. Le président d’un jury de soutenance perçoit 35 000, le directeur du mémoire 35 000 et l’examinateur 25 000. Il précise qu’entre fin juin 2008 et fin novembre les enseignants n’ont rien reçu et que si un enseignant percevait ses primes de recherche en dépit de leur modicité, il ne se plaindrait pas. La preuve, il a à son actif plus d’une trentaine de jurys, dont près de 50 comme simple examinateur, en faisant tout simplement 25 000 par 30 et ainsi de suite, on s’apercevra que l’université lui doit près de 3.5 à 4 millions de francs.

«Au niveau du salaire, nous ne sommes pas satisfaits», dit Raymond Ebalé. Pour arrondir ses fins de mois, il fait des piges. Il est notamment chargé de cours associé à la faculté des sciences sociales de gestion de l’Ucac. Il donne également des cours à l’Institut Siantou Supérieur (25 000 Fcfa l’heure).

Écrit par Jean –Philippe Nguemeta

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1610&Itemid=56

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