mardi 25 novembre 2008

Les enseignants accusent le ministère des Finances

Le dossier de revalorisation de leurs primes y aurait été bloqué pendant plus d’un an.

Du 10 au 16 novembre derniers, le Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) a organisé « une grève d’avertissement » dans l’ensemble des 6 universités d’Etat.
Les syndicalistes manifestaient ainsi leur mécontentement suite au silence du ministre des Finances concernant la mise en œuvre des phases II et III du programme triennal 2001-2004. Du nom de ce cadre de travail conçu de commun accord entre le Synes et la tutelle entre 1999 et 2001, en vue de l’amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants. C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat avait signé en 2001 des décrets rééchelonnant la grille indiciaire et revalorisant les primes d’enseignement supérieur, de technicité et de recherche.

L’objectif poursuivi par cette opération étant de limiter la fuite des cerveaux, voire d’inciter les enseignants exilés à retourner au pays.

Par correspondance en date du 8 juin 2007, le Sgpr, a instruit le Ministre de l’Enseignement supérieur, à travers le premier ministre, de « faire le point sur les dispositions prises ou celles envisagées en vue de la mise en œuvre des phases II et III du programme triennal ».

Le 23 octobre 2007, le ministre de l’enseignement supérieur réunit le comité ad hoc chargé du suivi du programme triennal. Les résultats desdits travaux sont transmis au ministre des Finances. Ce dernier devait simplement « soumettre à la haute hiérarchie, pour appréciation, un rapport de soutenabilité budgétaire de la proposition retenue, assortie de projets de textes. »

Un an plus tard, le rapport est toujours attendu. Dans son préavis de grève, le Synes demande « dans quelle mesure l’inertie dans ce cas précis n’est pas doublée de malveillance puisque le ministre des Finances, dans une conférence qu’il a donné après la revalorisation des salaires d’avril 2008 a induit les Camerounais en erreur, en leur attribuant des salaires largement au-dessus de la réalité. D’où la grève observée du 10 au 15 novembre derniers».

Les enseignants comptent mener des actions d’une telle envergure jusqu’à ce que leurs primes soient revalorisées. Un sondage réalisé par le Synes dispose que 75% des enseignants ne sont pas propriétaires de la maison qu’ils habitent et seuls 1 sur 2 possède une voiture. 81% ne disposent pas d’un micro-ordinateur fourni par l’université. 86% n’ont pas accès à une photocopieuse pour les besoins de service. Les toilettes sont inexistantes pour 45%. Seuls 10% possèdent une ligne téléphonique et 2% à peine sont connectés sur le réseau Internet à partir de leur bureau…

Écrit par Maurice Simo Djom

http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=1613&Itemid=56

Aucun commentaire: