jeudi 5 février 2009

Yaoundé : Une mini-cité estudiantine ravagée par un incendie


Écrit par Lindovi Ndjio Lundi, 02 Février 2009 08:06

Au total dix personnes en sortent sans abris.
Au milieu d’une foule déconcertée, un petit garçon s’agite, pousse des cris, des pleurs et essaye de se jeter dans les débris de ce qui reste encore de leur maison. Il est retenu par son oncle qui lui tient fermement la main. Malgré son très jeune âge, 3 ans, le garçonnet mesure l’ampleur des dégâts. La chambre qui leur servait de maison, ses parents et lui, tous étudiants, a été complètement consumée par un énorme incendie qui s’est déclaré dans leur cité située en face de la cité universitaire de Ngoa Ekelle. C’était samedi, 31 janvier 2009, peu après 16 H.

Et c’est l’année scolaire de neuf étudiants et un garçonnet qui vient d’être stoppé net. Aucune des quatre chambres de cette cité construite en terre battue, n’a résisté aux affres du feu. Une salle de séjour, une tablette, de la paperasse et quelques pieds de chaussure sont disposés en désordre dans la cour d’une cité voisine. Sur la véranda de l’autre cité, de la paperasse et quelques habits encore en bon état sont versés. C’est pratiquement ce qui a pu être sauvé.

Dans la foule d’étudiants, tous plus ou moins tristes, les sinistrés se reconnaissent par leur mine et leur regard enclin à vouloir sauver éventuellement quelque chose des ruines. “Mon first school leaving certificate, mon ordinary et mon A level, bref, tous mes documents sont partis dans le feu. J’étais à l’université l’année dernière ; j’ai arrêté cette année parce que je n’avais pas assez d’argent, mais je travaillais parce que mon espoir était que je puisse reprendre l’année prochaine. Maintenant, tout est parti dans le feu et je ne sais plus ce que je vais faire” se lamente Oscar Marcelus Bong. Comme lui, un autre n’a plus que ses yeux pour faire le triste constat. Lui qui n’a plus pour seul bien que ce costume qu’il porte et la paperasse qu’il tient en main : “Je faisais les TD et on m’a appelé pour me dire que ma maison en feu ; quand j’arrive, je me rends compte que tout est parti dans le feu ; même l’argent”, raconte-t-il en cherchant déjà à résoudre l’équation du lieu où il va passer cette première nuit qui s’apprête à tomber. Le pauvre peut se réjouir tout simplement d’avoir retrouvé le fils de son frère, ce garçonnet de trois ans qui était porté disparu au début de l’incendie. Alors que son géniteur est revenu ivre, incapable de participer même au sauvetage.

Les causes de l’incendie ne sont pas encore identifiées. “Mes voisins immédiats étaient là ; quelqu’un m’a dit que soit quelqu’un voulait allumer le gaz, je ne sais même plus”, avance Oscar Bong, troublé. Cette même thèse du gaz est évoquée par une voisine qui a participé aux premières actions de secours.

Mais “on a tout simplement constaté qu’il y avait du feu dans la cité voisine, et on s’est organisé pour commencer à éteindre avec les seaux que vous voyez dans les décombres là. On a réussit à sortir des meubles et des documents dans les chambres qui n’étaient pas encore touchées. Quand le toit est tombé, en feu, on ne pouvait plus rien ; on ne pouvait plus que continuer à éteindre le feu, et on a coupé les fils électriques pour éviter que le feu se propage”, témoigne Yannick Sandjong, étudiant.

Selon ce dernier, “les pompiers sont arrivés environs dix minutes après que le toit soit tombé”. A cause des nombreux bouchons dans les rues de la capitale. “Nous sommes partis d’Etoudi, et malgré les sirènes, on n’a pas pu arriver à temps, parce qu’il y avait trop d’embouteillages”, confie furtivement un des pompiers aux reporters, comme pour justifier leur retard. Toujours est-il que quand les secouristes ont pris la relève des voisins, ils se sont rapidement attelés à étouffer les dernières poches de résistance de l’incendie, avant de détruire complètement les derniers pans des murs qui ne représentaient plus qu’un danger pour les passants.

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