lundi 10 mai 2010

André Zoli Pagnah : Chercheur anti-mouche tsé-tsé


Le directeur de l'Esmv a notamment pour domaine de recherche les trypanosomiases humaines et animales.
Avant sa nomination le 29 novembre 2007 à la tête de l'Ecole des sciences et de médecine vétérinaire (Esmv) de l'Université de Ngaoundéré, le Pr. André Zoli Pagnah était doyen de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang, un poste qu'il a occupé pendant 4 ans. C'est donc un homme pétri d'expérience et de talent que l'érudition et le dévouement ont propulsé à la tête de la dernière née des grandes Ecoles de l'Université de Ngaoundéré qui sort progressivement des fonts baptismaux. Le Pr. Zoli Pagnah est né en 1956 à Boboyo, département du Mayo Kani, région de l'Extrême-Nord. Après des études primaires à Boboyo, il entre en 1967 au Ceg de Kaélé où il obtient le BEPC en 1971, puis au Lycée de Maroua où il passe le baccalauréat C en 1974. Avec une bourse du gouvernement camerounais, puis du gouvernement belge, il poursuit ses études supérieures à la faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Liège (Belgique) où il obtient le Doctorat en médecine vétérinaire en 1981.

La même année, il entre à l'Institut de Médecines Tropicales Prince Léopold d'Anvers d'où il sort en 1982 avec le diplôme de médecine vétérinaire et zootechnie tropicales. En 1986, grâce à une nouvelle bourse du gouvernement belge, il repart à l'Université de Liège où il prépare un Doctorat spécial en sciences vétérinaires (spécialité physiologie de la reproduction) qu'il soutient en mars 1993. En 1995, il obtient dans la même Université l'Agrégation de l'Enseignement Supérieur en sciences vétérinaires. De 1995 à 1996, le Pr. André Zoli Pagnah est engagé comme chercheur pour le compte de l'Union Européenne au département de physiologie animale de l'Institut Nationale de Recherche Agronomique (Inra), centre de Jouy-En-Josas, Paris (France). Il y travaille sur les protéines tubaires (les facteurs de croissance) et placentaires des ruminants domestiques. Lorsque le Pr. Zoli Pagnah rentre au Cameroun en octobre 1982, il est directement intégré dans la fonction publique et prend service au Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales (Minepia). En janvier 1983, il est détaché comme assistant à l'Institut des Techniques Agricoles (Ita) du centre universitaire de Dschang.

Il a accédé au grade de chargé de cours en 1987, de Maître de Conférences le 10 octobre 2000, et est Professeur titulaire depuis le 30 novembre 2007. Il a été Doyen de la Fasa de l'Université de Dschang du 16 septembre 2003 au 29 novembre 2007, date à laquelle il est nommé Directeur de l'Esmv de l'Université de Ngaoundéré. M. Zoly Pagnah est auteur ou co-auteur de plus d'une quarantaine de publications dans les revues scientifiques nationales et internationales. Il a supervisé une vingtaine de mémoires de fin d'études d'ingénieurs agronomes et de maîtrise en biologie, co-supervisé 8 thèses de M. sc. et trois thèses de Doctorat. Il a été membre de American Association for the Advancement of Sciences (Aaas) et de la Society for the Study of Reproduction (Ssr). Ses domaines de recherche sont: les zoonoses parasitaires, les trypanosomiases animales et humaines, la physiologie et l'endocrinologie de la reproduction.

Yannick.Yemga

Insertion professionnelle : Les étudiants de Maroua face à Issa Tchiroma


Le leader du Fsnc s'est chargé d'intercéder auprès des membres du gouvernement et premier ministre pour résoudre les problèmes des cop's.
Apres son meeting politique à la place des fêtes de Maroua vendredi dernier, Issa Tchiroma Bakary, sous sa casquette de président du Front national pour le salut de Cameroun (Fsnc) est allé à la rencontre des étudiants de l'université de Maroua. Les cop's de l'Ecole normale supérieure de Maroua et ceux de l'Institut supérieur du Sahel ont été reçus samedi dernier en matinée à la salle des conférences de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cpns) de Maroua pour un "échange franc et à bâtons rompus". C'était une opportunité pour les étudiants de poser leurs préoccupations au membre du gouvernement. Des préoccupations qui tournent pour l'essentiel autour du coût élevé du loyer, des difficultés de transport par moto taxi, de leur future intégration à la Fonction publique et bien d'autres inquiétudes.

C'est Issa Tchiroma qui plante le décor par ses propos liminaires en rassurant les cop's. "J'ai besoin de vous et je vais vous aider à mettre le pied à l'étrier. Le gouvernement dont je suis membre et porte-parole est à votre écoute et disposé à vous sortir de l'ornière. Le meeting que je tiens n'est qu'un prétexte, je suis venu en réalité calmer vos inquiétudes", a déclaré le leader du Fsnc à des étudiants en liesse.
C'est donc un Issa Tchiroma riche en promesses qui va encenser les cop's non sans leur avoir dit que les difficultés conjoncturelles qu'ils endurent aujourd'hui ne sont que des sacrifices à consentir sur le chemin de la connaissance et du bonheur. C'est le prix à payer pour leur future intégration. "Pour le logement et le transport, les élites sont en concertation pour vous donner des logements décents et à des prix raisonnables. Elles vont également investir dans l'achat des bus pour votre transport. Je vais particulièrement porter vos doléances au ministre de l'Enseignement supérieur. Pour votre intégration à la Fonction publique, je vais saisir les collègues membres du gouvernement qui interviennent dans tout le processus d'intégration ainsi que le premier ministre pour vous alléger les démarches y afférentes", a déclaré Issa Tchiroma.

Il a par ailleurs demandé aux étudiants de consigner leurs doléances dans un mémo qu'il va remettre à la hiérarchie chargée de trouver les solutions aux problèmes des étudiants. Il a par ailleurs rassuré que l'aide accordée par le président de la République aux étudiants dans son discours à la jeunesse le 10 février 2010 est bel et bien disponible sur place à Maroua. Les responsables procèdent aux derniers réglages pour une répartition dont les premiers bénéficiaires passeront à la caisse en août prochain, période prévue pour la sortie de la première cuvée des élèves professeurs.
Pour Richard Dowang, élève professeur en mathématique licence 1 et bien d'autres, Issa Tchiroma les a, à la limite, séduit. "Il nous a réconforté et donné espoir quant au soutien qu'il va nous apporter tout au long du processus d'intégration à la Fonction publique. Il a vraiment apaisé nos inquiétudes puisqu'il parle au nom du gouvernement", a-t-il apprécié. Issa Tchiroma a appelé tous les étudiants à voter massivement pour Paul Biya en 2010 en guise d'un renvoi de l'ascenseur pour les 12 000 fonctionnaires de la catégorie A1 et A2 de la Ponction publique dont il a permis le recrutement.

Jacques Kaldaoussa

Dr Marcel Fouda Ndjodo : Le Lmd marque un changement radical


Le coordonnateur technique des assises des programmes universitaires situe le contexte de la rénovation des programmes de formation au sein des universités.
Dans quel contexte s'inscrivent les travaux préparatoires de la rénovation des programmes de formation au sein des universités ?
En 2007, les universités camerounaises sont passées au système Licence master doctorat (Lmd). Ce système a pour principal objectif de permettre une meilleure adéquation entre l'université et le monde professionnel. Depuis 2007 que ce système est mis en œuvre dans les universités, on s'est rendu compte qu'il y a des problèmes, par ce que le Lmd est un changement radical. Avant 2007, l'université avait pour seule mission de donner des connaissances. Ainsi, puisque en 50 ans, on a été incompétent, on doit avoir l'humilité de dire que nous n'avions pas eu la possibilité de le faire. Et pourtant, avec le système Lmd, seul le savoir est insuffisant, il faut apprendre le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Ainsi, face à ce constat d'insuffisance, Philémon Yang, Premier Ministre camerounais a proposé à Jacques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur d'organiser des assises sur les programmes universitaires qui s'entendront de 2010 à 2013.

Quelles sont les universités qui sont visées ?
C'est l'ensemble du système de l'Enseignement supérieur (universités d'Etat, instituts de formation, écoles de formation sous tutelle et hors tutelle de l'Etat qui doivent se mettre ensemble se mettre ensemble pour accéder à ces rénovations.

Quels sont les atouts du système du Lmd dans l'Enseignement supérieur au Cameroun ?
Le système licence master doctorat a pour objectif de permettre une meilleure articulation entre l'université et le monde socioprofessionnel. On passe du savoir au savoir faire et savoir être. Aussi, on passe d'une université où on fini totalement avec l'école à une université qui forme pour toute la vie. C'est à dire si par exemple vous sortez d'une école de formation et vous rentrez dans une entreprise, les compétences acquises dans l'entreprise seront prises en considération à l'université.

Propos recueillis par Josiane Afom (stagiaire)

lundi 3 mai 2010

Suggestion : De l'urgence de confier le Minesup à un “Homme Libre”

Jacques Fame Ndongo et la problématique de la fascination aveugle des intellectuels conservateurs camerounais pour le pouvoir.

Monsieur le ministre, le mercredi 07 avril 2010 dans l'une des salles de la Cnps d'Ebolowa, alors que vous animiez une des multiples rencontres tribales qui polluent l'espace républicain dans notre pays, vous auriez, selon un article du journal Le Jour n° 666 du 12 avril 2010 signé de Jérôme Essian, déclaré devant une assistance médusée : "Nous sommes tous des créatures ou des créations du président Paul Biya, c'est à lui que doit revenir toute la gloire dans tout ce que nous faisons. Personne d'entre nous n'est important, nous ne sommes que ses serviteurs, mieux, ses esclaves ".
Après la lecture de ces propos qui vous sont attribués, j'ai attendu plusieurs semaines pour réagir.

Premièrement parce que j'espérais un démenti de votre part ensuite, parce que, n'étant qu'un sans grade, un simple tirailleur dans l'Armée qu'est le système universitaire camerounais, je me devais, comme l'impose la discipline militaire, d'attendre que le haut commandement du savoir se prononce.
En effet, ce système universitaire est composé d'éminentes personnalités qu'on peut classer ici dans l'ordre de perception et d'importance qu'elles ont d'elles-mêmes : Professeurs Titulaires agrégés des universités Françaises, Professeurs Titulaires agrégés Cames, Professeurs Titulaires, Maîtres de Conférence agrégés des universités Françaises, Maîtres de Conférence agrégés Cames, Maîtres de Conférence, de Chargés de Cours etc. Dans cette galaxie d'officiers généraux, d'officiers supérieurs et d'officiers subalternes, le tirailleur que je suis ne pouvait qu'attendre, attendre l'ordre avant de faire feu.

Votre démenti n'a pas été publié, en tout cas je l'ai cherché en vain.
Par conséquent, je suis en droit de conclure que la presse a bien rapporté vos propos. S'agissant du haut commandement du système universitaire, pour l'instant, je n'ai lu nulle part un papier des " grands Profs ". Probablement occupés à suivre le "17 heures" de la radio publique avec l'espoir, à peine dissimulé, de décrocher un strapontin susceptible de leur faire oublier la terrible condition de l'enseignant, ils ont préféré refuser de voir dans vos propos une insulte à l'intelligentsia camerounaise.
Face à ce qui ressemble à une indifférence, voire à une capitulation du haut commandement du savoir, quoiqu'étant un simple tirailleur, je me sens le devoir de réagir.

Je suis d'ailleurs persuadé qu'en tant que ministre de l'Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres Académiques en charge entre autre, du contrôle des formations dispensées dans les universités, dans un dédoublement de votre personne, vous trouverez une astuce pour me faire décorer pour avoir défendu la citadelle du savoir. En effet, comment comprendre qu'un Professeur de votre rang, même subjugué par un homme politique, déclare publiquement être l'esclave de ce dernier sans que ses pairs et les intellectuels ne prennent la parole pour se désolidariser de lui ?
La première image qui m'est venue à l'esprit à la lecture de vos propos, c'est celle d'un "doungourou" voûté devant un chef traditionnel entrain de recueillir les précieux crachats de ce dernier pour son bain facial. Après examen, rapidement je me suis rappelé que même dans cette posture humiliante, moyenâgeuse et désormais plutôt folklorique, le doungourou, adossé sur ce qui lui reste d'humain, ne proclame jamais qu'il est l'esclave du chef traditionnel.

Vos propos m'ont aussi projeté dans la fameuse république Très, Très Démocratique du Gondwana de l'intellectuel humoriste Mamane qui signe chaque matin une chronique sur une radio internationale devenue "nationale" dans notre pays puisqu'elle diffuse, sur l'étendue du territoire, alors même que la radio publique est aphone à quelques kilomètres de la capitale. Cette radio internationale est dans notre pays si "nationale" que, très souvent, c'est à travers elle que les gouvernants parlent aux Camerounais. Sans probablement vous en rendre compte, vous avez par vos propos présenté M. Biya sous un portrait moins flatteur que celui de Président -Fondateur, le personnage central de cette intelligente chronique humoristique.

En effet, en république Très Très démocratique du Gondwana, malgré la sainte peur que suscite Président - Fondateur, aucun de ces nombreux ministres et conseillers tous N°1 n'a encore proclamé être son esclave. Aussi suis-je persuadé que même parmi ces derniers, pourtant très laudateurs, vos propos soulèveraient un tôlé de protestations. Et pour cause, Président - Fondateur peut être accusé de plusieurs dérives et maux mais pas d'être un esclavagiste. Monsieur Biya dont vous êtes la créature et l'esclave appréciera donc l'image que vous donnez de lui. Toutefois, en vieux briscard de la scène politique camerounaise et eu égard à l'expérience qu'il doit avoir des pratiques de courtisans, y compris des plus rusés, en raison de sa longue carrière politique, il peut, comme beaucoup d'observateurs, logiquement douter de la sincérité de votre très encombrante démonstration de la reconnaisse éternelle que vous dites avoir pour lui, pour toutes les grâces dont il vous a comblées.

Vos propos, historiques pour un intellectuel et pour un Haut Responsable en charge du Ministère de l'Enseignement Supérieur de surcroit, sont un coup fatal porté à la lutte pour la liberté que mènent désespérément des milliers et peut être des millions de femmes et d'hommes retenus contre leur gré et exploités par des négriers et esclavagistes à travers le monde. Le pur bonheur, voire la jubilation, qui transparait de vos propos tend à transformer un état de souffrance extrême, de négation de l'humanité et de la cruauté en situation valorisante et jubilatoire.
Sans être personnellement partisan du débat sur le dédommagement de l'Afrique au titre de la réparation pour la traite négrière, je peux constater, à travers votre heureuse et positive perception de la condition d'esclave, que vous êtes un Avocat de choix pour ceux des Occidentaux qui soutiennent, contre toute connaissance de l'histoire, que la traite a été une chance pour les Africains.
Vos propos du 07 avril dernier constituent simplement l'apothéose d'une posture que vous affectionnez mais qui est aux antipodes de celle qu'on est en droit d'attendre d'un Professeur d'Université, d'un intellectuel d'un homme politique et d'un spécialiste de la communication. Ils rappellent ceux tenus lors d'un meeting public auquel vous avez pris part à Ebolowa il y a quelques temps, en compagnie d'un ministre d'Etat.

Au cours de ce meeting en effet, des propos selon lesquels le président Biya serait la dernière chance des populations du sud avaient été entendus. Des propos de cette nature prêtent à équivoque. Ils peuvent être compris comme une alerte visant à mettre en garde ses paisibles populations contre la menace de mort éventuelle qui planerait sur elles en cas de départ de monsieur Biya de la tête du pays ou, au cas où il venait à disparaître.
Quelque soit votre intérêt personnel à voir monsieur Biya être éternel, rien ne peut justifier que, en tant qu'intellectuel et ministre de la république, vous preniez part à de tels meetings. De tels propos semblent faire de ses populations du sud des otages ou des esclaves des intérêts personnels d'une certaine élite. La dernière chance des populations du sud ce n'est pas le président Biya, mais plutôt le gouvernement qui leur assurera le développement et le bien-être à travers des institutions démocratiques solides. Pour paraphraser le président américain OBAMA, on pourrait dire que les populations du sud et celles du Cameroun en général n'ont pas besoin d'homme éternel, créateur du souffle et du vent, mais plutôt d'institutions démocratiques solides, gages d'un développement partagé entre la région du sud et les autres régions du pays.

Plusieurs fois, vous et votre proche entourage avez proclamé que le président Biya est l'homme du présent et de l'avenir, bref l'homme éternel. Vous venez de compléter le tableau en proclamant qu'il faut tout simplement lui rendre gloire, un peu comme les chrétiens le font avec Dieu. A l'analyse de vos différents propos et postures, le président Biya serait tout simplement monsieur Dieu.
Très modestement, il me semble que votre qualité d'intellectuel doublé de ministre en charge de l'institution qui regroupe et encadre la crème de l'intelligentsia de notre pays devrait vous commander de toujours garder une distance critique. Cette distance critique vous avait déjà manqué en 2006, lorsque vous avez fait préfacer un de vos ouvrages sur les médias qui se voulait pédagogique et didactique par Pierre Messmer, le dernier haut commissaire français au Cameroun d'avril 1956 à février 1958. Ce dernier, jusqu'à sa mort, a maintenu, en dépit de toute idée de réconciliation entre les peuples français et camerounais, qu'il n'avait aucun regret à émettre pour les Camerounais qu'il a massacré durant les deux ans de son règne à la tête du Cameroun.

En s'appropriant le cynisme de ce funeste personnage, on peut comprendre qu'il n'ait pas eu de regret pour avoir défendu les intérêts de son peuple au Cameroun, y compris en écrasant des hommes et des femmes qui, à partir du principe de l'inconciliabilité des intérêts des Etats, défendaient, de bonne foi, le droit de leur pays à accéder à une émancipation politique, économique et stratégique, et s'opposaient à l'indépendance en trompe l'œil que leur proposait Paris.
On est en revanche troublé de constater que, faisant fi de vos fonctions ministérielles et de votre posture d'universitaire, vous ayez choisi comme préfacier de votre ouvrage le bourreau des Camerounais morts pour que vive la république. Votre choix a été pour le moins malheureux, il constitue une grave faute politique et pédagogique. Il laisse penser que vous avez une mauvaise connaissance de l'histoire du Cameroun. A moins que, votre envie de vous placer sous la tutelle politique de ce personnage dont on cherche en vain les liens avec les médias n'ait primé sur la reconnaissance aux morts que tous les Camerounais, et plus particulièrement ceux d'entre eux qui les gouvernent comme vous, doivent aux nombreuses victimes de votre préfacier.
(à suivre)

Par Alain FOGUE TEDOM *
* Universitaire

vendredi 30 avril 2010

Université de Yaoundé II : Des chercheurs à l’école du commerce


Un atelier organisé par le Centre d’études et de recherches en économie et gestion se tient sur l’amélioration des politiques commerciales. L’université de Yaoundé II veut renforcer les capacités de ses chercheurs.
Depuis le 27 avril, elle organise un atelier sur les politiques commerciales camerounaises face aux défis de la mondialisation, au Centre d’études et de recherches en économie et gestion (Cereg), situé au sein de l’université de Yaoundé I.

Henri Ngoa Tabi, le directeur du Cereg, explique les enjeux de cet atelier. « L’objectif est de renforcer les capacités des chercheurs et des doctorants sur les problèmes liés aux échanges internationaux. Actuellement, les Etats de la Cemac n’ont pas encore réglé la question des accords de partenariats économiques. Des études ont montré que si le Cameroun supprime ses barrières douanières et facilite les échanges, c’est-à-dire l’entrée des produits venant par exemple de l’Union européenne dans la zone Cemac, il y aura un bien-être qui va s’accroître au niveau des consommateurs puisque les produits vont coûter moins cher. Donc, le Cameroun en bénéficiera. Par ailleurs, d’autres études ont démontré que si nous supprimons les barrières douanières, nous allons vers la chute de l’Etat et le Cameroun va connaître des difficultés », a-t-il souligné.

Les travaux bénéficient de l’appui de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), représentée par deux experts venus de Genève. Egalement présents, les chercheurs et doctorants de l’université de Yaoundé II. Au cours des travaux qui s’achèvent ce jour, les participants plancheront sur « Les problématiques de l’Omc, l’exigence des négociations pour les programmes de recherche, les programmes d’appui académique », a déclaré Henri Ngoa Tabi. D’après les responsables du Cereg, l’université de Yaoundé II compte actuellement 600 doctorants et chercheurs en sciences de gestion. Or, « leur apport est capital dans la mise en place de stratégies devant faciliter les échanges entre le Cameroun et d’autres Etats du monde. Mais, cela semble être négligé», affirme le directeur du Cereg. Pour les participants, les chercheurs camerounais vont « eux-mêmes analyser les difficultés de la politique commerciale camerounaise, afin d’apporter leur contribution aux décideurs », a déclaré le directeur du Cereg.

mercredi 14 avril 2010

Musique : Une chanson pour les Jeux–U

« La star des jeux » a été présentée à la presse hier à Yaoundé. L’œuvre musicale présentée à la presse hier, lundi, dans la salle des spectacles de la Fondation Muna, est un single qui dure 2mn 58s. Composée par l’étudiant Guy Bertrand Samé,
elle a été sélectionnée dans le cadre du concept « La star des jeux ». Elle est destinée à l’animation des jeux universitaires, dont la 13ème édition va se dérouler au campus de l’Université de Yaoundé II à Soa, du 17 au 24 avril prochains.

Le concept événementiel « La star des jeux » s’inscrit dans «la plate-forme de soutien à l’animation des jeux universitaires 2010», affirme son coordonateur, Henri Séverin Assembe. Il est question de « faire de la rencontre de Soa une particularité, la première de l’histoire des jeux universitaires. C’est pourquoi l’Université de Yaoundé II a entrepris la mise sur pied de cette plate-forme qui compte une télé des jeux, une radio des jeux, un journal des jeux et une star des jeux», ajoute-t-il.

La chanson de Guy Bertrand Samé, couronnée par le jury de « La star des jeux » en mars dernier et enregistré chez Gordon Tru Color, décrit l’aventure des apprenants «armés de tambours et balafons », chantant l’unité, la liberté et la joie des retrouvailles sur un campus qui abrite une compétition universitaire. Le chanteur se fait entendre dans des vers : «Ils ont quitté leurs maisons, venant de divers horizons, avec pour seule ambition, joindre leurs forces pour être plus forts ». Des refrains bilingues parsèment la composition. A en croire Henri Séverin Assembe, le prix du lauréat Samé lui sera remis pendant les jeux, et viendra des partenaires du projet. Pour ce qui est des droits d’auteur, « toutes les contributions dans la réalisation du single seront prises en compte», précise-t-il.

http://www.quotidienlejour.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1913:musique-une-chanson-pour-les-jeuxu&catid=51:arts-spectacles-et-medias&Itemid=168

mardi 6 avril 2010

Tic : Le Cameroun expose son génie à Laval

Une équipe de jeunes informaticiens représentera le pays au salon européen technologique qui s'ouvre ce jour en France.
Ce mardi 7 avril, onze étudiants de l'Institut africain d'informatique (Iai) et de L'Institut supérieur de formation aux métiers des télécommunications, de l'innovation technologique, de commerce et de gestion (Iftic-Sup) s'envolent pour Laval en France. Ces jeunes étudiants vont y représenter le Cameroun à la 12e édition des Rencontres internationales de la réalité virtuelle baptisées Laval-Virtual, prévues du 7 au 11 avril prochains.
Avec pour lourde tâche : faire mieux qu'à l'édition précédente où le Cameroun, pour sa première participation à ce salon européen consacré aux technologies de la réalité virtuelle, de la 3D temps réel et des techniques interactives, était reparti avec le prix de Jeune espoir. C'est à travers leur projet "Camer virtuel 2010", une sorte de présentation du Cameroun en mode numérique, que cette équipe entend défendre le pays.
Ce projet est calqué sur le cinquantenaire de l'indépendance, un "thème (qui) vibre dans le même diapason que l'actualité camerounaise", assure Merveille Mbakop Wanda, l'une des compétitrices. Avant de soumettre leur réalisation au jury de Laval-Virtual, c'est devant le ministre de la Communication (Mincom) Issa Tchiroma Bakary et le représentant résident de l'Iai au Cameroun, que ces jeunes informaticiens ont d'abord présenté ledit projet.

Projet
C'était hier au siège de cette structure de formation sise au quartier Dragage à Yaoundé. Selon Bertin Léonel Benyomo Abene, un autre compétiteur, ce projet est "une idée qui part de la représentation d'un Cameroun virtuel (et) futuriste à l'horizon 2035 dont rêvent tous les Camerounais." A travers un avatar (représentation graphique dans une réalité virtuelle), le visiteur va à la découverte du Cameroun en revisitant son histoire, sa culture et son épopée sportive. Un Cameroun virtuel où gratte-ciel et ponts se le disputent au paysage. Une vision qui, avancent les compétiteurs, "deviendra réalité dans les prochaines 50 années".

Pour encourager ces derniers, le Mincom leur a recommandé de faire de la devise de Barack Obama (Yes we can !), la leur. "Ne doutez de rien car vous avez le soutien de la nation. N'ayez peur de rien car vous êtes des Lions indomptables", a déclaré Issa Tchiroma Bakary, en annonçant qu'une somme de 100.000 Fcfa sera accordée à chacun d'entre eux. Bien plus, le ministre a indiqué qu'il pèsera dorénavant de tout son poids auprès du Premier ministre pour qu'un budget soit alloué à l'équipe qui ira représenter le Cameroun à ce salon technologique, comme "cela est le cas avec les Lions." "L'Occident est certes plus avancé que nous dans les outils techniques. Toutefois, nous comptons sur notre génie créateur pour nous mettre en avant", rassure de son côté Christian Njiki, confiant quant à la suite de l'aventure lavalloise.

Patricia Ngo Ngouem

Mutations

http://www.quotidienmutations.info/avril/1270551935.php

Université de Buea : Les étudiants grévistes libérés


L'Ubsu a lancé un ultimatum lancée pour exiger la "relaxe immédiate et sans condition" des leaders interpellés.

Les autorités de l'université de Buea ont-ils cédé devant la pression de University of Buea Students Union (Ubsu), l'association des étudiants de cette institution ? Après six jours de détention au commissariat central de Buea, Arrey Bessong Martin, le chairman de l'Ubsu et ses quatre camarades ont libérés hier soir. Une libération qui coïncide avec l'ultimatum lancé par cette association des étudiants. "Nous demandons une relaxe immédiate et sans condition avant la fin de cette journée du lundi 5 avril 2010, sinon l'université de Buea ne connaîtra jamais la paix durable", menaçait l'Ubsu dans un communiqué et que cette association dit avoir mis en copie à la présidence, à la primature, au ministère de l'Enseignement supérieur et dans les services du gouverneur du Sud-Ouest.

Selon une source au commissariat central, "les étudiants ont été libérés sous condition. Les membres de leurs familles se sont engagés à les retrouver et à les mettre à la disposition de la justice pour un éclairage sur la grève à l'université de Buea en cas de besoin". Le vice-chancellor, Vincent Titanji est resté injoignable hier nuit. Toutefois, Junior Lambilé, le directeur de la communication de l'Ubsu soutient que "la grève est interrompue pour des raisons stratégiques. Nos cinq camarades étaient gardés dans conditions inhumaines. Ils n'avaient ni à manger, ni à boire, et dormaient à même le sol. Les autorités universitaires ne leur avaient pas rendu visite pendant leur détention", a-t-il avancé. Toute chose qui fait que, "Arrey Bessong Martin et nos camarades sont sous soin intensifs dans un centre hospitalier de Buea", poursuit Junior Lambilé, le responsable de la communication de l'Ubsu.
L'Ubsu soutient par ailleurs que le "combat pour l'amélioration des conditions de vie des étudiants reste intact". Ces revendications qui ont provoqué l'opération "campus mort" la semaine dernière sont toujours d'actualité. Les étudiants grévistes exigent le retour du dialogue avec la direction de l'université de Buea.

On se souvient que mardi 30 mars dernier, cinq étudiants de l'université de Buea étaient interpellés par la police en début d'après midi. Il leur est reproché d'avoir lancé un mouvement de grève qui a paralysé le campus le lundi 29 et mardi 30 mars 2010. Les cours avaient été suspendus dans toutes les facultés et la plupart des étudiants sont restés chez eux. Pendant ce temps, les leaders de l'association estudiantine observaient un sit-in non violent devant le rectorat. C'est ainsi qu'ils ont été invités par les autorités dans la salle de conférence de Buea pour un dialogue avec le Vice-chancellor (le recteur), Pr.Vincent Titanji. Un piège, puisque les étudiants seront cueillis dans les couloirs du rectorat par la police.
Dans la foulée, on apprend que le recteur de l'Université aurait été convoqué par le ministre de l'enseignement supérieur, Jacques fame Ndongo, qui aurait conseillé à son collaborateur de privilégier la voie du dialogue. Un dialogue que Junior Lambilé, au nom de l'Ubsu revendique jusqu'aujourd'hui. Sinon, "nous nous organiserons pour réclamer nos droits", clame-il.

Eric Roland Kongou

Mutations

http://www.quotidienmutations.info/avril/1270553107.php

lundi 5 avril 2010

Douala : 11 enseignants de l’université convoqués au conseil de discipline


Le Jour a appris que la plupart des enseignants concernés ont déserté les salles de cours et résident à l’étranger. La lettre de convocation datée du 30 mars 2010 ne mentionne pas les faits reprochés aux enseignants. L’un des enseignants convoqués, Jean Gatsi, est prié de « retirer à la Commune urbaine de Douala 5ème, sa convocation au conseil de discipline de l’université de Douala du jeudi 08 avril 2010 ». C’est en principe ce lundi 5 avril qu’il en sera notifié par le doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), Modi Koko. Jean Gatsi, enseignant à la Fsjp, affirme qu’il ne s’est rendu coupable d’aucun manquement professionnel. « Je n’ai jamais reçu de demande d’explication, ni un avertissement encore moins un blâme relativement à mon travail d’enseignant. Je ne vois donc pas où est la faute que j’ai commise », se défend-t-il. Hier après-midi, le doyen de la Fsjp, le professeur Modi Koko a indiqué au Jour qu’il avait une obligation de réserve et que le conseil de discipline est confidentiel. Le recteur quant à lui était injoignable au téléphone.

Le 15 février 2010, les services du recteur ont enregistré une plainte administrative de Francis Jérôme Wandji, chargé de cours à l’université de Douala, contre Jean Gatsi. Francis J. Wandji raconte qu’il a reproché à Jean Gatsi d’avoir accusé ses collègues Alaka Alaka et Aloys Mpessa de manipuler l’étudiant Jacques Mang, qui accusait Jean Gatsi de sodomie. Francis Wandji affirme également qu’il a reproché à son collègue Gatsi d’avoir proféré des insultes contre le vice recteur, Nicole Claire Ndocko. « Depuis lors, je reçois des messages téléphoniques m’accusant de complicité de viol du Dr Alaka sur une fillette de six ans », écrit Jérôme Wandji. « Ce jour, 17 décembre 09 à 10h11, j’ai reçu du 94360087, un numéro de call box situé au carrefour Ange Raphaël, des menaces de mort, d’une voix d’homme, identifié par la callboxeuse comme un monsieur d’âge mûr. Suivant les propos de ce dernier, je vais payer pour le soutien que j’apporte aux fraudeurs Alaka et Mpessa », se plaint encore l’enseignant Wandji.

Les 11 enseignants convoqués

1) Jean Gatsi, Maître de conférences à la Faculté des sciences juridiques et politiques
2) Charles Foming, chargé de cours à la Faculté des sciences économiques et de gestion appliquée
3) Taga Ibrahim, chargé de cours Fs
4) Vincent de Paul Onana, chargé de cours à l’Iut
5) Manga Manga, Assistant Iut
6) Jean Bosco Baongla, assistant Iut
7) Antoinette Essomba Menyeng, chargée de cours Essec
8) Pascal Bayl Balata, chargé de cours Essec
9) Edimo Mongory, assistant Essec
10) Thomas Nganya, chargé de cours Enset
11) Jean-Claude Tchamba, assistant Enset

dimanche 4 avril 2010

Grève : Les étudiants paralysent l’université de Buéa


inq meneurs de la contestation entamée lundi matin ont été interpellés par la police au campus de Molyko hier. Cinq étudiants de l’université de Buéa ont été interpellés hier mardi 30 mars en début d’après-midi par des éléments de la police. Les personnes placées en garde à vue font partie du groupe d’étudiants, tous membres de la University of Buea Students Union (Ubsu)
qui ont appelé à un mouvement de grève effectif depuis lundi matin au campus de Molyko. Les cours ont été suspendus dans toutes les facultés et la plupart des étudiants sont restés chez eux. « Lundi était complètement mort et les salles de cours étaient complètement vides ce mardi », a confié au Jour un enseignant membre du Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes). Hier matin, un sit-in a été organisé devant les services du rectorat par les meneurs de la contestation tandis qu’un groupe réputé proche du recteur Vincent Titanji a rencontré ce dernier pour désamorcer la crise.

C’est justement au moment où les grévistes attendaient la suite de la médiation que les éléments du groupement mobile d’intervention n°5 ont sauté sur eux, procédant à l’interpellation de cinq étudiants. Hier en fin de soirée, les membres de Ubsu ont réitéré leurs revendications en 14 points dont l’arrêt de l’ingérence du rectorat dans les affaires estudiantines, l’élection au plus vite d’un exécutif de Ubsu selon les règles de l’art, la suspension des procédures disciplinaires enclenchées contre les leaders estudiantins et la dissolution des associations « taillées sur mesure » par le recteur. Parlant des associations taillées sur mesure, l’un des grévistes a cité la fédération des associations des facultés dont la mise en place, « pour faire ombrage à Ubsu », est à l’origine de la crise actuelle.

Un responsable de l’université de Buéa contacté par Le Jour a indiqué que bien avant le début de la grève, le ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Jacques Fame Ndongo avait conseillé au recteur, de privilégier le dialogue pour sortir de la crise. Par ailleurs, les membres de Ubsu en grève ont également appelé à l’ouverture d’un dialogue franc avec les autorités universitaires.


Liste des étudiants arrêtés

1-Arrey Bessong Martin-chairman Ubsu
2-Wabi Franklin-councillor
3-Akoko Emmanuaul-chief of finance Ubsu council
4-Ndi Johnson-councillor
5-Derrick-chief of audit bench Ubsu council

ÉCRIT PAR DENIS NKWEBO

Le Jour

http://www.quotidienlejour.com/divers-du-jour-/laffaire-/1730-greve-les-etudiants-paralysent-luniversite-de-buea

mercredi 24 mars 2010

850 millions détournés à l'Université de Douala


Depuis quelques semaines plusieurs rumeurs alimentent le campus de l’Université de Douala sur un détournement colossal de deniers publics organisé par le recteur et sa famille.
La rumeur est devenue une réalité en ce début de semaine; un détournent de fonds de grande importance ayant été découvert dans la trésorerie de la prestigieuse institution.
Le caissier central M Marker Ebe, un des proches parents du recteur Bruno Bekolo Ebe est pointé du doigt par plusieurs services de contrôle. Il est soupçonné d’avoir distrait 850 millions de francs Cfa en imitant habilement la signature du recteur.
Une situation absolument embarrassante pour le recteur que certains soupçonnent d’être le principal complice de cette grave indélicatesse.
Incapable de réaction et timide dans l’appréciation des faits, le recteur a donc été devancé par le ministre des enseignements supérieurs Jacques Fame Ndongo qui a pris ses responsabilités en suspendant Mr Marker Ebe de ses fonctions.
Hier lundi, les serrures de son bureau ont été changées alors que le concerné ne répondait plus à aucun numéro de téléphone connu par ses collèges et certains étudiants.
Reste à la justice de se saisir du dossier de ce potentiel client de l’Opération Epervier.

Kai Walai

http://www.kwalai.com/index.php?option=com_content&view=article&catid=77%3Asociete&id=2094%3A850-millions-detournes-a-luniversite-de-douala&Itemid=136

Formation à distance : L'Ecole des Travaux publics s'ouvre à la didactique numérique


La cérémonie de lancement de ce programme a eu lieu hier à Yaoundé.

Les enseignants de l'Ecole nationale supérieure des Travaux publics (Enstp) se sont inscrits hier à l'école italienne, précisément sur le module de la didactique numérique. La cérémonie de lancement de ce programme a eu lieu hier au campus de cette école, en présence du secrétaire d'Etat aux Travaux publics et de l'ambassadeur d'Italie au Cameroun.
Cette formation étalée sur dix ans permettra aux enseignants, pour la plupart ingénieurs de génie civil, de dispenser des cours et d'évaluer les étudiants en ligne. Autrement dit, il sera dorénavant question de transformer leurs cours actuels en formation en ligne. Les lauréats décrocheront un master au bout de la formation.

Selon Essoh Elamé, l'un des encadreurs de cette formation en didactique numérique, les stagiaires devront se départir de "l'approche coloniale". Ceci en tenant compte des réalités locales dans l'élaboration des enseignements. "Il s'agit de créer le débat et produire une masse critique en fonction de l'environnement de formation". Pour Umberto Margiotta, professeur des sciences de l'éducation à l'Université de Cà Foscari de Venise, en Italie, principal responsable de la formation en didactique numérique, ce sera un apprentissage en techniques et méthodologies nouvelles d'enseignement.
En croire Nkeng George Elambo, directeur de l'Enspt, cette formation est une occasion pour l'institution qu'il dirige de s'adapter aux technologies de l'information et de la communication. "Nous aurons désormais la possibilité d'établir des partenariats avec des universités en Afrique et en Europe grâce à cette formation à distance".

Pour le secrétaire d'Etat aux Travaux publics Hans Nyetam Nyetam, ce programme de formation en didactique numérique est une aubaine pour l'Enspt : "engagée qu'elle est dans un vaste projet de reforme institutionnelle, académique et pédagogique, l'Enspt doit saisir l'opportunité de cette collaboration pour se remettre en cause afin de redorer son blason et offrir à la jeunesse camerounaise un cadre de formation exemplaire pouvant leur permettre de participer pleinement au développement et à la croissance économique du pays ", a préconisé le secrétaire d'Etat.

G.A.B

Mutations

http://www.quotidienmutations.info/mars/1269424146.php

Dr François-Xavier Mbopi-Kéou : Dans la cour des grands hommes de sciences




Le chercheur camerounais a été élu membre du conseil exécutif des sociétés internationales des maladies infectieuses aux Etats-Unis. La rencontre avec le Dr François-Xavier Mbopi-Kéou a eu lieu lundi 22 mars 2010, dans son modeste bureau du laboratoire de l’Hygiène Mobile à Messa, Yaoundé. Il en est l’administrateur. Avec la courtoisie et la volubilité habituelles, l’enseignant des universités nous parle de sa promotion. En effet, le chercheur camerounais a été élu membre du conseil exécutif de l’International Society for Infectious Diseases (Isid), pour un mandat de six ans. C’était à l’occasion de la 14ème Conférence internationale de pathologies infectieuses, qui s’est tenue à Miami aux Etats-Unis du 9 au 12 mars 2010.

Le Dr François-Xavier Mbopi-Kéou fait désormais partie de la trentaine d’illustres hommes de sciences de l’Isid. Plusieurs lauréats de prix internationaux, dont de nombreux prix Nobel, y ont figuré. Il s’agit par exemple d’Elion Truly, le prix Nobel référence Elion Award et de Jonathan Mann, qui est le premier directeur du Programme mondial de lutte contre le sida et le premier titulaire de la chaire d'éthique François-Xavier Bagnoud à l'université de Harvard aux Etats-Unis.
Le conseil exécutif de l’International Society for Infectious Diseases est un organe consultatif et opérationnel de plusieurs agences des Nations Unies. Cette société savante dont le siège se trouve à Boston, dans l’Etat du Massachusetts aux Etats-Unis, au sein de la célèbre université de Havard, est composée de plus de 20 000 experts originaires de près de 155 pays. Elle a, pour mission entre autres, d’améliorer la santé des populations affectées par les maladies infectieuses, de former des spécialistes en pathologies infectieuses et de contrôler lesdites affections.

«Mon élection est la reconnaissance et un encouragement pour un modeste ouvrier de la science, une invite à plus d'ardeur au travail à la génération émergente. C’est également un honneur pour mon pays, le Cameroun, dont l’un des fils accède à l’instance décisionnelle qui coiffe toutes les sociétés des maladies infectieuses à travers le monde entier. Je compte, de par ma position, stimuler les échanges entre tous les acteurs de lutte contre les maladies infectieuses pour une réaction forte contre les pathologies », explique le Dr François-Xavier Mbopi-Kéou.

Ce microbiologiste virologue, co-auteur de quatre ouvrages et de plus de 50 publications dans des revues scientifiques internationales de renom, a déjà eu plusieurs reconnaissances mondiales grâce à ses travaux. En 2000 par exemple, pendant qu’il travaillait à la Health Protection Agency de Londres et à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, grâce à sa recherche menée en collaboration avec des chercheurs britanniques, français et américains, il a été lauréat du premier prix de la GlaxonSmithKline Elion Research Award. Ses travaux démontraient l’interaction entre l’Herpes et le Vih. « L’espérance de vie de personnes atteintes par le Sida a été prolongée car, aujourd’hui, la prise en charge des Ist comme l’herpès, fait partie intégrante de la prise en charge des patients par le Vih», conclut-il.

Le Jour

Cathy Yogo

http://www.quotidienlejour.com/espace-de-vie/81-sante-/1651-dr-francois-xavier-mbopi-keou-dans-la-cour-des-grands-hommes-de-sciences

Université de Yaoundé I : Compromis sur l’ouvrage de Léonard Sah accusé de plagiat



L’enseignant accepte de céder 20% de ses droits à l’étudiant qui le poursuivait. J’ai par la présente l’honneur de vous faire savoir que je cède 20% de mes droits sur mon livre «Femmes bamiléké au maquis, Cameroun 1955-1971 » à Monsieur Kuikoua Francis, co-auteur. Je reconnais m’être largement inspiré autant que de nombreuses autres sources historiques,
du mémoire de maîtrise de Monsieur Kuikoua Francis intitulé "Femme au maquis en région bamiléké 1955-1971" pour la réalisation de l’ouvrage dont le titre est mentionné ci-dessus». Extrait d’une correspondance du Pr Léonard Sah, adressée le 12 mars 2010 au directeur de l’Harmattan au Cameroun. L’instruction qu’il donne à son éditeur dans la conclusion de la même correspondance est sans équivoque : « En conséquence, je demande à l’éditeur que vous êtes de m’associer Monsieur Kuikoua Francis comme co-auteur. Donc, au lieu de Sah Léonard, lire Sah Léonard et Kuikoua Francis ».
Cette correspondance du Pr Léonard Sah marque le dénouement d’une affaire qui a défrayé la chronique à l’université de Yaoundé I (Voir Le Jour …). Francis Kuikoua accusait alors son enseignant d’avoir reproduit son mémoire de recherche dans un ouvrage publié chez l’Harmattan. Un ouvrage intitulé « Femmes bamiléké au maquis, Cameroun (1955-1971) » édité en octobre 2008 par l’Harmattan, avec la préface de Jean-Louis Dongmo. Quant au thème du mémoire présenté par Francis Kuikoua en vue de l’obtention du diplôme de maîtrise en Histoire, année académique 2003-2004, il est intitulé « Femme au « Maquis » en région Bamiléké : 1955-1971 ». Ce mémoire a été soutenu le vendredi 8 juillet 2005 à l’université de Yaoundé I, devant un jury présidé par Léonard Sah.

Francis Kuikoua, enseignant d’histoire dans un lycée non loin de Mbalmayo, accusait donc de plagiat le président du jury de sa soutenance. Il s’appuyait alors sur les éléments suivants : le thème choisi, les sources consultées et leur utilisation, l’absence de son travail dans la bibliographie de l’ouvrage, les tableaux utilisés sans la mention de l’auteur, des pages entières recopiées sans guillemets et notes de bas de page. Saisi pour cette affaire, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, avait mis sur pied une commission d’enquête le 20 juillet 2009. L’audition de Francis Kuikoua devant ladite commission a eu lieu le 6 octobre 2009.

« J’ai décidé d’aller vers les instances académiques parce que les situations de plagiat y sont connues. Si je me suis rapproché des autorités académiques, c’est parce que j’ai confiance en elles et je crois que ce sont des personnes intègres qui vont faire leur travail, bien que ce soit leur collègue. J’ai confiance au ministre de l’Enseignement supérieur et je crois qu’il va faire un bon travail, c’est un homme intègre, j’attends. Et je me réserve le droit de poursuivre l’Harmattan qui a publié l’ouvrage. Quand je me suis rendu à l’Harmattan Cameroun, ils m’ont dit qu’ils allaient faire toute la lumière. J’attends toujours», confiait Francis Kuikoua dans une interview accordée au Jour.

M. Kuikoua demandait que l’ouvrage de M. Sah cesse d’être commercialisé et souhaitait que tous les avantages qu’il a pu en obtenir soient remis en cause. Cet arrangement résulte d’une médiation du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo et du Pr Ghomsi, deux universitaires à qui Francis Kuikoua adresse ses remerciements.

Écrit par Claude Tadjon

http://www.quotidienlejour.com/divers-du-jour-/actualites-/1648-universite-de-yaounde-i-compromis-sur-louvrage-de-leonard-sah-accuse-de-plagiat

mardi 23 mars 2010

Orientation : Les élèves de l'enseignement technique sensibilisés

Ils se sont imprégnés au cours des journées portes ouvertes à Douala des différentes filières qu'offre cet enseignement.

Ils sont nombreux, les élèves des établissements de l'enseignement technique secondaire de la ville de Douala à converger ce jeudi, 18 mars 2010, au lycée technique de Koumassi. "J'ai tenu à assister à ces journées portes ouvertes parce que je veux découvrir et avoir une ouverture sur d'autres filières. Très souvent, on reste fermé sur ce qu'on fait. C'est également l'occasion pour moi de rencontrer d'autres personnes", confie Clovis Gatchoko, élève en classe de Tle F1, (construction industrielle), dans ledit lycée.

L'un des deux établissements secondaires de l'enseignement technique qui accueillent lesdites journées. Pour les membres du club "Technique quantitative de gestion", (Tqg) du lycée technique de Bonadoumbé, c'est une opportunité pour eux d'échanger leurs connaissances sur les techniques commerciales et de s'enrichir sur les stratégies de marketing auprès des spécialistes présents à cette journée qui s'est achevée, vendredi dernier, 19 mars. Des journées qui s'inscrivent dans la continuité de la journée nationale de l'orientation scolaire. Son objectif principal est de sensibiliser la communauté éducative par rapport aux différentes filières qui existent dans l'enseignement technique. D'où le slogan, "une filière, une école, un métier, un avenir".

Un stand de "l'orientation scolaire" a d'ailleurs été ouvert pour ces apprenants. "Nous donnons des informations sur les filières scolaires et académiques qui existent au sein de notre établissement. Nous présentons aux élèves les différentes filières et aptitudes requises. Enfin, nous les sensibilisons sur les écoles de formation nationales et internationales pour leur réussite professionnelle", indique Gervais Bekono, le responsable de ce stand. Les élèves sont donc imprégnés des conditions d'accès aux écoles de formation qu'offrent la Tunisie, l'Afrique du Sud et l'Italie. Par ailleurs, les étudiants des écoles de formation nationale (Institut Siantou, Ecole supérieure de gestion (Esg), Isma, Istdi, Institut Pasteur, Institut Professeurs Réunis etc), présentent aux futurs bacheliers les différentes filières disponibles au sein de leur institut.

Les apprenants n'ont pas seulement été sensibilisés sur les différentes filières et ouvertures que leur offre leur formation. Ils ont par ailleurs démontré leur savoir-faire aux autorités administratives et à la communauté éducative. Il s'agit notamment des membres des clubs Action communication commerciale (Acc), Sciences économiques, Industrie d'habillement, Informatique, Electrotechnique, Froid, Croix rouge, Technique quantitative de gestion. Les stands des clubs Littérature, Philosophie, Histoire et Education à la citoyenneté attirent aussi les curieux. Lesquels ressortent plus éclairés sur les élections au Cameroun. Un sujet qui n'a pas été choisi au hasard par les panélistes. Les prochaines échéances électorales étant prévues en 2011, expliquent-ils.

Sandrine Tonlio

Mutations

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Pr Hamadou Adama : L'historien qui écrit le présent

Ce spécialiste des civilisations des mondes arabo-musulmans vient d'accéder au plus prestigieux des grades, celui de professeur titulaire des universités.

L'université de Ngaoundéré vient de s'enrichir d'un enseignant de haut rang au grade le plus prestigieux. Le Pr Hamadou Adama a été adoubé vendredi dernier dans la pure tradition universitaire par son aîné le Pr Njouenkeu Robert au cours de la cérémonie de présentation des vœux au Recteur de l'université de Ngaoundéré. Mais pour ce natif de Maroua le 04 juillet 1963, "c'est certes l'aboutissement et la récompense de longues années de dur labeur, mais c'est aussi maintenant une grande interpellation pour moi en terme d'encadrement des jeunes collègues, en terme de contributions académiques et de recherche. Bref je dois davantage donner le meilleur de moi-même" a-t-il modestement déclaré.

Une consécration qui sonne également comme le fruit du destin puisque enfant déjà le Pr Hamadou Adama rêvait d'être enseignant. L'aventure commence en 1985 ; après l'obtention de son baccalauréat, il décroche une bourse "intitulée formation des formateurs du gouvernement camerounais". Ce qui le conduira en France, plus précisément à l'université de Bordeaux 3 où il reçoit sa formation académique sanctionnée en 1993 par un Doctorat nouveau régime et une thèse intitulée "naissance et évolution de l'enseignement franco arabe au Cameroun". Revenu au bercail en 1994, il est recruté comme vacataire au département d'histoire de l'université de Yaoundé 1. En octobre 1995, il est engagé à l'université de Douala comme assistant où il sera d'ailleurs responsable du département d'histoire, avant de rejoindre l'institution universitaire de Ngaoundéré en 1997 en qualité de Vice Doyen à la faculté des Arts, Lettres et sciences humaines.

Cette date marque également le début d'une carrière administrative qui sera sanctionnée par un poste de secrétaire général de l'Université de Ngaoundéré de 1998 à 2006, un record de longévité. Il remplace d'ailleurs à ce poste le Pr Amvam Zollo, l'actuel Recteur de ladite institution. C'est que cet universitaire que ses collègues disent timide de nature, auteur de nombreuses publications, notamment l'ouvrage intitulé "l'islam au Cameroun : entre tradition et modernité" paru chez l'harmattan Paris en 2005, impressionne par l'immensité de son œuvre académique. Ce qui lui a d'ailleurs valu de nombreuses distinctions académiques internationales, notament le prestigieux prix d'excellence scientifique de l'Agence universitaire de la francophonie (Auf) en 2006, pour la recherche dans le domaine des manuscrits Arabe du Mali. Le triomphe toujours modeste, le Pr Hamadou Adama veut à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'Etat du Cameroun, contribuer à revisiter l'histoire de ce pays telle qu'énoncée par des sources nationales. "J'ai voulu apporter un autre regard sur l'histoire du Cameroun. Comme pour trancher avec cette conception qui présente l'histoire de notre pays à partir des sources européennes notamment Allemandes et françaises. Or les populations camerounaises, notament celles des régions septentrionales, ont leur version de cette histoire fondée sur des sources manuscrites arabes et Ajani" explique t-il.

Peut être que les maquisards d'hier seront bientôt reconnus officiellement les héros de l'indépendance du Cameroun. Une perspective qui réjouit abondamment cet historien de 47 ans "pour moi le discours du chef de l'Etat le 31 décembre dernier me conforte dans cet espoir. Puisque ce fut la 1ère fois qu'un président camerounais reconnais que des camerounais se sont battu pour l'indépendance de ce pays parfois au péril de leur vie. Autrement dit ceux qu'on désignait comme des maquisards seraient en réalité des héros nationaux". D'ailleurs dans l'optique de l'authentification de l'histoire du Cameroun, le Pr Hamadou Adama dirige en ce moment un projet avec ses étudiants de Master et de Doctorat, sur l'histoire des livres d'histoire au Cameroun avec comme problématique centrale, "les livres d'histoires nous renseignent-ils vraiment sur la vraie histoire de notre pays ?".

Yanick Yemga

Mutations

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Enseignement supérieur : Quand les agrégés s'agrègent

Contre vents et marées depuis deux ans, la Sca fait son chemin, déterminée à apporter sa pierre à l'édification du pays.

C'est pour "développer la solidarité et la camaraderie entre les membres; contribuer à la formation des candidats aux concours d'agrégation et surtout sauvegarder l'éthique et l'excellence parmi les membres" qu'a été mis sur pied la Société camerounaise des agrégés (Sca). Une société savante qui a vu le jour en 2008 après l'assemblée constitutive de décembre 2007 à Yaoundé. Une société qui malgré quelques activités d'envergure a du mal à faire son lit dans un environnement où le savoir n'est pas toujours la chose la mieux partagée. Même parmi l'élite qui ne voit souvent que d'un oeil interrogateur une organisation comme la Sca.

Ce qui n'est pas pour freiner les ardeurs de cette société qui semble déterminée à faire son chemin malgré les écueils. Pour son président général Bruno Bekolo Ebe, "au-delà de nos objectifs, notre ambition est de promouvoir et de consolider l'excellence universitaire; d'une part en poussant les jeunes collègues au plus haut niveau de l'exigence de la performance scientifique et universitaire; d'autre part en amenant chaque membre à une exigence de production scientifique et intellectuelle lui permettant de rayonner toujours aussi bien au sein de l'université que dans la société entière".
C'est sans doute fort de cette ambition que le Sca a organisé, en partenariat avec l'Université de Douala, en janvier 2009 un colloque sur "La crise financière internationale et l'Afrique". Rencontre qui avait vu l'une des instances de la société à savoir la Chambre Economie et gestion se mettre en avant pour analyser une conjoncture et proposer des solutions. Car "c'est cela aussi notre travail", assure le secrétaire perpétuel Elie Claude Ndam Ndjitoyap. Lui qui administre au quotidien la société et qui ne manque aucune occasion pour appeler ses pairs à plus de confiance et de travail au moyen de cette société qui "est celle de tous les agrégés car en devenant agrégé, on en devient automatiquement membre".

Compétition
Une société qui a vu le jour récemment parce que "nous nous sommes rendus compte du nombre élevé des agrégés du Cameroun qui comme vous le savez remportent toujours les suffrages importants au sortir des sessions du Cames", assure M. Ndam Ndjitoyap. Qui ajoute, comme pour convaincre de l'importance de la société, qu'il n'y en a pas dix mille en Afrique au sud du Sahara. Une société qui doit aussi trouver les solutions aux maux qui minent le pays et ainsi contribuer à son devenir. Bruno Bekolo Ebé n'en pense pas moins lorsqu'il dit que "la présence de chaque pays dans la compétition mondiale est tributaire de sa capacité à produire le savoir et la technologie, à la disséminer et à s'en servir pour permettre à l'ensemble du corps social, selon le mot de Malbranche, de se réaliser pleinement comme oeuvre de liberté en se donnant la capacité d'être maître de son destin".

Destin qui suppose la participation de tous, chacun avec son intelligence et le fruit de ses travaux. Car c'est frustrant, reconnaît Elie Claude Ndam, de voir que de nombreux collègues alléchés par des postes au sein de l'administration du pays ont depuis tourné le dos à la recheche, gage de progrès pour un pays qui en a pourtant besoin. Il est donc question pour la Sca "d'amener les collègues à profiter du caractère transversal de notre société pour se renseigner de la marche de la science dans les divers domaines qui ne sont pas les leurs. On ne peut plus fonctionner aujourd'hui dans le vaste domaine en faisant fi des autres spécialités. Et la société est là pour permettre à chacun de prêter à l'autre ce que sa discipline à lui ne permet pas."

Mais à tout collègue il ne se lasse pourtant pas de dire, prêtant le mot du sage Confucius, que "il faut que le disciple de la sagesse ait le coeur grand et courageux. Le fardeau est lourd et le voyage long". Comme pour dire que rien ne sera donné. Ce d'autant plus que l'on ne compte plus les difficultés qui émaillent le jeune parcours de cette société qui n'a jusqu'ici pas de locuax, encore moins de personnel entièrement pris en charge par elle. "ça viendra!", assure le secrétaire perpétuel qui, optimiste, fait même savoir que le plus important est de faire comprendre aux collègues la nécessité de se mettre au travail car l'agrégation ce n'est pas une fin en soi, mais le début d'une autre aventure. "On ne peut pas souffrir pour arriver à ce niveau du savoir pour s'en lasser après. On doit continuer dans la voie royale du savoir et produire pour aider notre environnement à se porter mieux". Surtout qu'il y a au bout le capital humain dont l'importance pour tout progrès est indéniable", ajoute M. Ndam Ndjitoyap.

Sagesse
C'est pourquoi la société veut se positionner comme "le partenaire de l'action" du gouvernement. Elle qui "a répondu présente à chaque fois qu'elle a été sollicitée" explique le secrétaire perpétuel. Elle qui voudrait tant faire mais qui bute encore sur son incapacité financière. Sans pour autant se décourager. Car si elle continue de tendre la perche aux collègues de la diaspora avec qui elle négocie pied à pied pour un retour espéré, même de manière épisodique, elle ne se prive pas de faire savoir aux nouveaux maîtres l'étendue de la tâche qui les attend.

A la cérémonie d'adoubement des nouveaux agrégés du 10 mars dernier à Yaoundé, Bruno Bekolo Ebé disait déjà aux nouveaux venus "sachez que les maîtres que vous êtes sont d'abord des serviteurs et le magistère que vous recevez est un sacerdoce exigeant. Etre maître c'est d'abord être un serviteur de la science. Et l'on ne sert la science que dans l'humilité et la conscience forte que l'on a de l'immensité de ce qu'on ne sait pas." Une façon de dire, comme Georges Walter Ngango en son temps, que "l'agrégation est le révélateur de l'immensité de notre ignorance". Un point de vue dont a besoin tout candidat à la porte de la Sca et dont la pertinence dans le monde du savoir n'est plus à faire connaître.

Parfait Tabapsi

Mutations

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Conférence : L'université camerounaise sur le rétroviseur

Des enseignants d'histoire et d'économie en ont fait le bilan et ont évalué les cinquante ans au cours d'un cours à l'Istag de Yaoundé.

Servant de cadre à cette réflexion dont le thème était "Université camerounaise : Dynamiques, ruptures et permanences d'une réalité plurielle", l'Institut supérieur de technologie appliquée et de gestion (Istag), partenaire de l'Université de Yaoundé II Soa, sacrifiait ainsi à l'exigence académique du module "Conférence" ayant cours dans le système Lmd. De fait, à travers ce module, étudiants et enseignants définissent ensemble les contours des connaissances à acquérir tout au long de leur apprentissage.

Cette conférence a donc permis d'en savoir un peu plus sur les travaux de l'historien Achille Bella récemment soutenu devant un jury à Yaoundé I et ayant porté sur l'évolution de l'institution universitaire au Cameroun. Et selon Philippe Blaise Essomba, chef du département d'histoire à la Faculté des Arts, lettres et sciences humaines de Yaoundé I, par ailleurs directeur de recherche d'Achille Bella, pour mieux cerner cette évolution, "le jeune chercheur est remonté jusqu'au 19ème siècle. Une période au cours de laquelle l'université s'impose dans le monde occidental comme une réalité incontournable pour la gestion des savoirs et par extension comme un des moteurs principaux du développement d'un Etat".

Agé d'à peine un an, souligne l'historien Achille Bella, "le Cameroun, en 1961 devait s'affirmer comme un Etat souverain. Et la création d'une université était justement un des éléments d'affirmation de notre souveraineté". C'est ainsi qu'avec l'aide de la Fondation française -une institution politique ayant pour but d'accompagner les jeunes Etats africains appartenant au pré carré français d'accéder progressivement à leur autonomie-, le Cameroun va créer une institution universitaire. Malgré le fait qu'elle existait en terre camerounaise, la plupart de ses programmes d'enseignement étaient soumis au contrôle de la France par le biais de la fondation sus évoquée. Ce qui amène Achille Bella à préciser que "juste après l'indépendance, cette Institution universitaire était biologiquement camerounaise, mais institutionnellement, elle était française".

Une situation qui va progressivement changer de 1961 à 1980, puisque les colons devaient se retirer des jeunes Etats africains afin de les laisser présider eux-mêmes aux destinées de leurs citoyens. Ensuite viendra la période des grandes réformes -1990 et 2000- à partir de laquelle l'on vera cette institution changer graduellement avec la création d'autres centres universitaires dans plusieurs régions du pays en dehors de Yaoundé. Notamment à Douala, Buea, Ngaoundéré, etc. Les traveaux d'Achille Bella lui ont également permis d'étudier cette Institution universitaire en tant qu'une réalité sociale. De fait, l'Université étant faite d'Hommes -par ailleurs acteurs de son histoire-, on y retrouve en dehors des enseignants, plusieurs autres corps de métiers faisant partie intégrante de son personnel.

Le chercheur citera dans la foulée des chauffeurs de véhicule, des bibliothécaires, etc. Cet aspect social de l'institution inversitaire a permis à l'économiste Yves André Abessolo, chef de département d'économie Internationale à l'Université de Yaoundé II, d'évaluer l'évolution des missions qui lui étaient assignées depuis sa création en 1961 jusqu'à nos jours. En effet, après l'indépendance "l'université avait pour but de former l'élite chargée de remplacer l'administrateur colon" va-t-il souligner. Seulement, le manque de contrainte n'a pas suscité l'intérêt de professionnaliser les enseignements dans une optique de développement. Selon Yves ABessolo "on avait longtemps décrié cette formation générale au sein de l'université camerounaise".

Ce qui a eu pour corollaire de soumettre la plupart des diplômés de cette Université camerounaise au chomage en partie tributaire du climat de crise économique dans lequel elle évolue aujourd'hui. Pour avoir un début de solution il a fallu attendre "la naissance des instituts privés de formation supérieure, pour voir les enseignements se professionaliser dans le souci de répondre à la demande d'un marché de l'emploi en distortion, car il y a eu depuis les années 1990 de nouvelles formes d'emplois". Ces contraintes liées à la crise économique ont donc obligé l'institution universitaire camerounaise à changer de paradigme. Au lieu de se contenter de former uniquement l'élite, l'Université a désormais pour missions de produire des connaissances concrètes et utiles s'adaptant aux besoins réels du marché de l'emploi.

A. Ntonga (Stagiaire)

Mutations

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Ebolowa : Bientôt une nouvelle université

Les promoteurs de l'Institut privé laïc de l'Equateur annoncent son ouverture pour le 19 avril prochain.

Une nouvelle université baptisée "Institut Supérieur privé laïc de l'Equateur", vient de voir le jour à Ebolowa. Il a été créé le 12 mars 2010 sur autorisation du ministre de l'Enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo, qui répondait à la demande faite par le Pr. André Zibi. Lequel agissait au nom du Cercle de réflexion et d'action pour le développement du sud Cameroun (Crades). C'est cette association dont il est le président qui a décidé de la création de cette université qui ouvre solennellement ses portes le 19 avril 2010. La rentrée sera précédée par l'organisation d'un concours d'entrée une semaine avant c'est-à-dire le 12 du même mois.

L'Université de l'Equateur compte trois filière à savoir: une faculté des sciences pharmaceutiques et médico-sanitaires, une faculté de génie civile, et une faculté des sciences de gestion et de communication. Chaque faculté s'ouvrira avec les trois niveaux du cycle de licence. L'accès à cet institut à vocation sous-régionale ouvre les portes aux diplômes du système Lmd. "Nous voulons que les produits qui sortent chez nous puissent satisfaire à la concurrence nationale et internationale. C'est pour cela que nous avons choisi le système Lmd. Le gouvernement nous a fait confiance et nous ne sommes pas prêt à le décevoir", a justifié le Pr. Zibi.

En ce qui concerne la logistique, une partie des bâtiments du lycée classique et moderne d'Ebolowa servira provisoirement de cadre à la jeune structure en attendant la construction de ses propres locaux sur son site de Bilone un quartier de la périphérie. Les enseignants quant à eux viendront des universités d'Etat notamment celle de Ngaoundéré que les promoteurs ont choisi pour parrainer leur structure à cause de sa notoriété à en matière de création des micro entreprises.

Pour compléter leur formation technique, les étudiants se serviront des laboratoires annexes prêtés par des établissements amis. De même, ces étudiants suivront leurs stages de formation auprès des structures qui fonctionnent à l'intérieur de la région du sud. En contre partie, l'étudiant de l'institut privé laïc de l'Equateur devra débourser 800.000 Fcfa par an pour la médecine et 400.000 Fcfa par an pour le génie industriel à payer par tranches. Le tarif de la faculté de communication dont l'ouverture est annoncée au mois d'octobre sera connu plus tard.

G.R.M.

Mutations

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