jeudi 30 octobre 2008

Yaoundé : Etudiants et bailleurs à couteaux tirés


La nouvelle grille des prix à l'origine des tensions et intimidations entre les parties.
Selon l'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), des étudiants résidant à la mini-cité Foukoue à Yaoundé ont été tabassés par "quinze brigands" dans la nuit du jeudi 23 octobre dernier. Des "brigands" qui, à en croire l'Addec qui se réfère aux plaintes déposées par les étudiants ainsi concernés, seraient des "gros bras" travaillant à la solde de la propriétaire de ladite résidence estudiantine. Cette dernière réclamait le paiement de son loyer à 13.000 Fcfa ; un loyer que les étudiants avaient décidé de payer à 4.500 Fcfa, se basant sur la grille homologuée et rendue publique le 20 août dernier par l'antenne locale de la Brigade spéciale des logements de l'université de Yaoundé I (4.500 F pour le standing non classé, 8.000 Fcfa pour le standing ordinaire et 13.500 F pour le standing moyen).

"Les étudiants disent que ces brigands ont été envoyés par la bailleresse qui leur avait promis la bastonnade après plusieurs intimidations", affirme Eric Dongmo, sous-secrétaire aux finances à l'Addec. En fait d'intimidations, il s'agit notamment de "bailleurs qui coupent l'électricité ou arrachent les portes pour obliger les locataires à payer". S'il nous a été impossible de rencontrer lesdits étudiants, de même que la bailleresse, reste que cette information est confirmée du côté de la Brigade spéciale des logements où on déclare qu'une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur toute cette affaire. Surtout que, soutient Bienvenu Nola, chargé de la communication au sein de cette structure chargée de résoudre les problèmes de logements que rencontrent les étudiants et de trouver un terrain d'entente entre étudiants et bailleurs, "un des étudiants s'est évanoui pendant la bagarre. La gendarmerie est descendue sur les lieux et a dû s'interposer pour ramener le calme".

Procureur
Laissant entendre que cette situation a fait l'objet d'une réunion de la Brigade samedi dernier en présence du préfet du Mfoundi, Joseph Beti Assomo, président de cette structure. "Que les bailleurs refusent d'appliquer les prix, c'est une chose. Mais qu'ils appellent des gens pour venir molester les étudiants, c'en est une autre. Nous avons demandé à la gendarmerie de Melen de faire suivre le dossier au procureur car ce n'est plus le problème de l'antenne, vu qu'il y a eu violences sur personnes", ajoute M. Nola. En effet, depuis la publication de la nouvelle réglementation qui a généralement revu les prix des résidences estudiantines à la baisse, le climat est devenu on ne peut plus tendu entre étudiants locataires et bailleurs. Les premiers accusant les seconds de ne pas respecter la nouvelle grille et les seconds refusant de s'y conformer, estimant avoir été "lésés" dans la classification.

"J'ai déposé une requête, comme d'autres bailleurs à la Brigade parce que je pense que le standing de ma mini-cité ne m'est pas favorable. Nous attendons la suite. L'association à décider de prôner le dialogue. Maintenant, s'il y a des bailleurs qui mettent leurs menaces à exécution ou usent de violence, ils devront en répondre devant les autorités compétentes", explique Daniel Mbakop, le représentant des bailleurs des mini-cités et propriétaire de la mini-cité La Concorde. "On négocie actuellement avec le bailleur pour qu'il ramène le prix au moins à 10.000 Fcfa au lieu des 13.000 Fcfa qu'il demande. Il s'est calmé, c'est-à-dire qu'il ne nous menace plus et n'amène plus les agresseurs nous intimider", soutient Sandrine Bandjié, résidente à la mini-cité Le Boss où un étudiant aurait également été battu par des "gros bras". "Nous n'avons pas encore de problèmes majeurs chez nous, mais ça ne saurait tarder car nous exigeront le moment venu, que la mesure soit appliquée", ajoute Saint-Clair Donfack étudiant d'une mini-cité voisine. En attendant la suite des négociations, Joseph beti Assomo et ses collaborateurs effectuent une descente sur le terrain ce jeudi dès 9h afin de "s'assurer de l'effectivité de la mesure et voir l'état des cités".

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225381337.php

Patricia Ngo Ngouem

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