En dépit d’une homologation des prix par la brigade spéciale, les propriétaires de mini-cités semblent décidés à ne pas céder.
Charles Ekoullé est étudiant en deuxième année, Lettres modernes à l’université de Yaoundé I. Avec son visage poupin et son regard timide, le jeune homme passe presque inaperçu. Difficile d’imaginer qu’il est derrière un mouvement de révolte qui prend lentement corps à Ngoa-Ekellé. Avec trois camarades, Charles arpente les mini-cités pour délivrer un message à ses camarades. Celui de ne pas payer les loyers exorbitants exigés par les propriétaires. « Malgré l’homologation du ministère du Commerce, les propriétaires continuent d’appliquer des tarifs inacceptables. J’ai décidé de ne pas payer les 17 000 F que mon bailleur me demande, alors que le prix officiel est de 8000 F. C’est du vol et on ne va pas se laisser faire », déclare le jeune étudiant. Si le petit groupe se dit prêt à aller plus loin dans ces revendications, d’autres ont préféré se plaindre officiellement aux autorités de l’université avec des requêtes. « On attend de voir ce qui va se passer mais nous sommes vraiment déçus », avoue une étudiante.
La population estudiantine avait en effet placé beaucoup d’espoir dans la Brigade spéciale de loyers des logements d’étudiants de l’université de Yaoundé I. Entre diverses concertations, des prix ont été retenus selon les standings, entre 4500 et 13 500 F. Mais ils ne sont toujours pas respectés. « Je n’étais pas au courant de ces nouveaux prix et de toute façon, ils ne me concernent pas. J’ai mis énormément d’argent et d’énergie dans mes constructions et ce n’est pas à l’Etat de venir me dire comment je dois les gérer. Il faut bien que je rentre dans mes frais », déclare le copropriétaire d’une mini-cité. Et de nombreux bailleurs partagent cette opinion, selon les témoignages des locataires. « Certains menacent même ceux qui ne payent pas. Certains de nos camarades ont été expulsés des chambres parce qu’ils ne pouvaient pas payer le loyer demandé. Les bailleurs ne veulent même pas entendre parler de cette homologation », affirme Charles Ekoullé.
Outre le refus de certains bailleurs, les étudiants pointent également du doigt l’attitude « laxiste » de la Brigade. «Elle n’a pas recensé toutes les mini-cités qui existent dans le voisinage de l’université. De plus, elle n’est pas assez rigoureuse avec les contrevenants et les autorise même à changer de catégorie si 70 % des conditions posées dans la dite catégorie sont remplies», affirme un étudiant. Mais Bienvenu Nola, membre de la brigade, rassure les étudiants, puisqu’il annonce une décente incessante sur le terrain pour voir les mini-cités qui ne veulent pas se conformer à la réglementation. Mais les étudiants attendent de voir avant de pouvoir enfin se concentrer sur leur année académique.
Josiane R. MATIA
http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j24102008&idart=96923&olarch=
lundi 27 octobre 2008
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