jeudi 30 octobre 2008

Lancement du e-School à Bafia


Les élèves du lycée classique sont les premiers bénéficiaires de ce projet du Nepad au Cameroun.
Un serveur, 25 ordinateurs et une connexion internet. Voilà la capacité du centre multimédia ouvert hier à Bafia. Pas un centre comme il en existe déjà 19 dans le pays. Il s'agit plutôt du fruit de "l'initiative e-Schools du Nepad". Un projet né de la volonté des chefs d'Etat africains et qui vise à "développer et mettre en œuvre un programme majeur d'intégration des Tic dans les systèmes éducatifs africains", comme on l'explique du côté du Nouveau partenariat africain pour le développement économique (Nepad).

Plus concrètement, "c'est un projet qui se déroulera en trois phases comprenant à chaque fois 15 à 20 pays avec six écoles concernées", a dit Bertrand Bille de Microsoft Afrique, partenaire de l'opération. Avec à l'horizon 2015 plus de 500.000 lycéens africains concernés. Car l'objectif avoué est d'améliorer la qualité et l'efficacité des systèmes éducatifs (enseignement et apprentissage), et de réduire la facture numérique. Un objectif qui n'est pas sans rappeler le sommet mondial sur la société de l'information tenu en décembre 2005 à Tunis et qui reconnaissait déjà l'importance du renforcement des capacités individuelles dans le domaine des Technologies de l'information et de la communication (Tic) pour l'éducation en vue de l'édification de la "société du savoir".

Outre le Lycée classique de Bafia, le projet prévoit cinq autres centres sur l'étendue du territoire : les lycées bilingues de Buea et Kribi, le lycée classique d'Edéa et les lycées techniques de Bamenda et de Mbalmayo. Et pour doter ces jeunes élèves de compétences leur permettant de manière efficace d'accéder à la société de l'information, Microsoft a doté ces établissements de logiciels et de supports pour l'accompagnement comme le personnel devant doter les enseignants en matières de connaissances en Tic qui à leur tour formeront les élèves. Car si la commission e-Afrique du Nepad est chargée de la mise en œuvre du projet, des partenaires techniques et financiers ainsi que le secteur privé ont été mis à contribution (Microsoft, Amd, Cisco, Hp e Oracle).

Au Minesec, on estime que "nous sommes là dans une phase pilote" pour reprendre le propos de l'inspecteur de pédagogie Paul Martin Lolo. Puisqu'il n'est pas exclu qu'à l'issue de cette première phase une analyse des commentaires et leçons tirées et relatives aux contenus de formation, aux avantages de l'initiative permettra "un élargissement à d'autres établissements scolaires", a dit le ministre Maïgari Bello Bouba des Postes et Télécommunications. L'espoir du Nepad étant d'équiper et de mettre en réseau "plus de 600.000 établissements scolaires à travers le continent à l'horizon 2015".
De cela, les élèves de Bafia semblent n'en avoir point cure. Eux qui se sont jetés sur les ordinateurs à l'issue de la coupure du ruban avec une faim visible. Avec l'espoir que l'aubaine "durera toute une éternité" comme l'a dit l'un d'eux.

Parfait Tabapsi

Douala : L'Enset célèbre ses lauréats


Les nouveaux professeurs ont reçu leurs parchemins en l'absence du ministre pourtant annoncé.
L'amphi Georges Ngango était archi comble jeudi 23 octobre dernier, à l'occasion de la remise des diplômes à la 29ème promotion des élèves professeurs de l'Ecole normale supérieure d'enseignement technique (Enset). Le grand absent de cette cérémonie était le ministre de l'Enseignement supérieur, Pr. Jacques Fame Ndongo. Pourtant annoncé à cette cérémonie solennelle, il s'y est finalement fait représenter par Pr. Bruno Bekolo Ebe, recteur de l'Université de Douala. La cérémonie qui a vu 511 récipiendaires tout en joie, a fait honneur aux plus méritants. Ainsi, a-t-on vu tour à tour les meilleurs enseignants, les meilleurs agents administratifs et l'ensemble des étudiants recevoir chacun un parchemin attestant de sa bonne conduite au cours de l'année académique écoulée.

Une cérémonie durant laquelle les élèves professeurs sortants et le directeur de l'Enset ont soumis au recteur de l'Université de Douala les mêmes doléances : la signature des diplômes dans les plus brefs délais, l'équipement de la bibliothèque et des laboratoires, la mise en place de l'enseignement à distance, l'augmentation de la capacité d'accueil, l'ouverture d'une infirmerie, le lancement effectif du système Lmd (Licence - Master - Doctorat), la mise à la disposition des étudiants d'un car de transport, la création des partenariats avec les entreprises locales afin de faciliter la recherche des stages aux étudiants pour la bonne application des connaissances acquises.

Tout en prenant en compte les doléances des uns et des autres, le recteur a interpellé les récipiendaires à faire le bon travail afin que la profession d'enseignant serve toujours d'exemple. "N'allez pas marchander nos enfants. Eduquez-les comme on l'a fait pour vous. N'en faites pas des extravertis. Restez proches de vos élèves tout en évitant des comportements qui favorisent la promiscuité" a-t-il martelé. Le directeur de l'Enset, Claude Bekolo, a néanmoins reconnu que cette promotion d'élèves enseignants était "la plus exemplaire" depuis son arrivée il y a cinq ans à la tête de cette école de formation.

Heureux que ce jour soit enfin arrivé, Ghislain Mengata Mengounou, titulaire du Diplôme des professeurs de l'enseignement technique (Dipet) en génie électrique et major de la promotion, ne cache pas sa volonté de vouloir poursuivre ses études dans la même institution. "Mon souhait c'est qu'on ouvre un cycle de Masters de recherche à l'Enset", a-t-il dit. Pendant la cérémonie, le recteur a tenu à rendre hommage à M. Emmanuel Enama, décédé en cours d'année. Il était chargé de cours à l'Enset et premier administrateur de l'institution en 1974, année de création de cette école.

Wilfried Joël Tankeu (Stagiaire Jade/Syfia)

Yaoundé : Etudiants et bailleurs à couteaux tirés


La nouvelle grille des prix à l'origine des tensions et intimidations entre les parties.
Selon l'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), des étudiants résidant à la mini-cité Foukoue à Yaoundé ont été tabassés par "quinze brigands" dans la nuit du jeudi 23 octobre dernier. Des "brigands" qui, à en croire l'Addec qui se réfère aux plaintes déposées par les étudiants ainsi concernés, seraient des "gros bras" travaillant à la solde de la propriétaire de ladite résidence estudiantine. Cette dernière réclamait le paiement de son loyer à 13.000 Fcfa ; un loyer que les étudiants avaient décidé de payer à 4.500 Fcfa, se basant sur la grille homologuée et rendue publique le 20 août dernier par l'antenne locale de la Brigade spéciale des logements de l'université de Yaoundé I (4.500 F pour le standing non classé, 8.000 Fcfa pour le standing ordinaire et 13.500 F pour le standing moyen).

"Les étudiants disent que ces brigands ont été envoyés par la bailleresse qui leur avait promis la bastonnade après plusieurs intimidations", affirme Eric Dongmo, sous-secrétaire aux finances à l'Addec. En fait d'intimidations, il s'agit notamment de "bailleurs qui coupent l'électricité ou arrachent les portes pour obliger les locataires à payer". S'il nous a été impossible de rencontrer lesdits étudiants, de même que la bailleresse, reste que cette information est confirmée du côté de la Brigade spéciale des logements où on déclare qu'une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur toute cette affaire. Surtout que, soutient Bienvenu Nola, chargé de la communication au sein de cette structure chargée de résoudre les problèmes de logements que rencontrent les étudiants et de trouver un terrain d'entente entre étudiants et bailleurs, "un des étudiants s'est évanoui pendant la bagarre. La gendarmerie est descendue sur les lieux et a dû s'interposer pour ramener le calme".

Procureur
Laissant entendre que cette situation a fait l'objet d'une réunion de la Brigade samedi dernier en présence du préfet du Mfoundi, Joseph Beti Assomo, président de cette structure. "Que les bailleurs refusent d'appliquer les prix, c'est une chose. Mais qu'ils appellent des gens pour venir molester les étudiants, c'en est une autre. Nous avons demandé à la gendarmerie de Melen de faire suivre le dossier au procureur car ce n'est plus le problème de l'antenne, vu qu'il y a eu violences sur personnes", ajoute M. Nola. En effet, depuis la publication de la nouvelle réglementation qui a généralement revu les prix des résidences estudiantines à la baisse, le climat est devenu on ne peut plus tendu entre étudiants locataires et bailleurs. Les premiers accusant les seconds de ne pas respecter la nouvelle grille et les seconds refusant de s'y conformer, estimant avoir été "lésés" dans la classification.

"J'ai déposé une requête, comme d'autres bailleurs à la Brigade parce que je pense que le standing de ma mini-cité ne m'est pas favorable. Nous attendons la suite. L'association à décider de prôner le dialogue. Maintenant, s'il y a des bailleurs qui mettent leurs menaces à exécution ou usent de violence, ils devront en répondre devant les autorités compétentes", explique Daniel Mbakop, le représentant des bailleurs des mini-cités et propriétaire de la mini-cité La Concorde. "On négocie actuellement avec le bailleur pour qu'il ramène le prix au moins à 10.000 Fcfa au lieu des 13.000 Fcfa qu'il demande. Il s'est calmé, c'est-à-dire qu'il ne nous menace plus et n'amène plus les agresseurs nous intimider", soutient Sandrine Bandjié, résidente à la mini-cité Le Boss où un étudiant aurait également été battu par des "gros bras". "Nous n'avons pas encore de problèmes majeurs chez nous, mais ça ne saurait tarder car nous exigeront le moment venu, que la mesure soit appliquée", ajoute Saint-Clair Donfack étudiant d'une mini-cité voisine. En attendant la suite des négociations, Joseph beti Assomo et ses collaborateurs effectuent une descente sur le terrain ce jeudi dès 9h afin de "s'assurer de l'effectivité de la mesure et voir l'état des cités".

http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225381337.php

Patricia Ngo Ngouem