Le secrétaire du Syndicat des enseignants du supérieur (Synes) explique les conséquences de la non tenue du conseil de l’enseignement supérieur.
Pourquoi le Conseil de l’enseignement supérieur ne s’est-il plus tenu depuis 1982 ?
Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander. Le Conseil de l’enseignement supérieur est convoqué par le président de la république, tous les deux ans. Entre 1982 et 2008, ce conseil devrait s’être réuni 13 fois. Il y a quelques années, le chef de l’Etat a annoncé qu’il allait se tenir ; depuis, on n’a rien vu venir.
Quelles sont les conséquences de la non tenue du conseil de l’enseignement supérieur ?
Cette instance est censée se réunir pour réfléchir sur les fondamentaux de l’enseignement supérieur, lesquels fondamentaux doivent constamment être revus et corrigés, pour la simple raison que le monde change, les enjeux de l'enseignement et de la recherche avec. Le fait qu’il ne se tienne pas signifie qu’il n’y a pas réflexion, au plus haut lieu, sur le système de l’enseignement supérieur.
Mais l’on note des mutations au sein des universités et des ministères en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche...
Ce sont des bricolages. Les systèmes qui vont et viennent dans les universités ne sont pas pensés. Ils sont conçus par les autres pour répondre à leurs besoins. Nous n’avons pas les mêmes besoins que les universités occidentales. Or, nous copions aveuglément leurs réformes. Et quand bien même il nous arrive, à nous enseignants et chercheurs, d’évaluer ces systèmes, les résultats de nos études ne sont pas pris en considération, du fait précisément de l’absence de la tenue du conseil de l’enseignement supérieur. En effet, c’est au cours de ce conseil que les résultats de ces études auraient pu être discutés entre enseignants et chercheurs, puis validés par la plus haute autorité.
L'entrée en vigueur de la dernière réforme qu'est le système Lmd avait-elle besoin d'être pensée au sein de ce conseil?
Le système Lmd n'est pas un projet camerounais. Il a été pensé par les sociétés occidentales qui savaient ce qu'elles voulaient faire de leurs universités. De plus, le Lmd n'est qu'en cours d'implémentation en Occident. Dans la plupart des universités européennes, cette phase s'achève en 2010 et déjà, nous avons copié le Lmd sans aucune réserve sur son adaptabilité et sur sa convenance pour nos besoins fondamentaux.
Écrit par Maurice Simo Djom
http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=819&Itemid=57
lundi 27 octobre 2008
Universités : Où est passé le Conseil de l’enseignement supérieur ?
Cette instance, qui devrait se tenir tous les deux ans, ne s’est pas réunie depuis l'accession de Paul Biya à la magistrature suprême.
Jeudi 23 octobre 2008, le secrétariat permanent du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique, situé dans le cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur, au 10ème étage de l'immeuble ministériel numéro 2, a ouvert ses portes, comme tous les jours ouvrables.
Le secrétaire permanent, Guillaume Bwélé, est absent de son bureau, tout comme la veille. Toutes les tentatives du reporter pour le rencontrer sont restées vaines. Au téléphone, il s'est contenté de dire que "seul le président de la république peut convoquer le conseil de l'enseignement supérieur", et d'ajouter que "seul le ministre est habilité à en parler".
Si elle déchaîne les passions dans le corps enseignant, l'évocation du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique crispe les fonctionnaires du ministère de l'Enseignement supérieur (Minesup) et du ministère de la Recherche et de l'Innovation (Mineresi). Et pour cause, ce conseil devrait se tenir tous les deux ans. Or la dernière session, la troisième du genre, remonte à 1982, précisément du 20 au 23 octobre, à quelques jours de la démission d'Amadou Ahidjo du poste chef de l'Etat. Entre 1982 et 2008, il ne s'est jamais tenu.
En 2004, alors que Jean-Marie Atangana Mebara est ministre de l'Enseignement supérieur, un dossier est présenté au président Biya, qui crée un secrétariat permanent du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique confié à Guillaume Bwélé. Tout est fin prêt pour la tenue du conseil. L'agenda du président a souvent été évoqué ça et là pour expliquer cette résurrection manquée. Depuis lors, le secrétariat du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique fonctionne quand bien même le conseil qu'il prépare sans cesse ne s'est jamais tenu jusqu'ici. Les deux ministères concernés abritent en permanence toutes sortes de réflexions destinées à renouveler et adapter l'enseignement et la recherche.
En 1997, le rapport d’évaluation de la réforme universitaire de 1993, présenté par une commission composée de 22 enseignants a fait des propositions pour un meilleur système d’enseignement, sur la base des faiblesses du système des Uv.
Créé par décision n°04/0054/Minesup/CAB du 3 mars 2004, le comité technique de réflexion pour l’amélioration du système national de l’enseignement supérieur s’était vu assigner 4 missions dont « la contribution au document de stratégie sectorielle de l’enseignement supérieur pour la période 2005-2015 ». Les membres de ce comité ont analysé et critiqué une dizaine de rapports antérieurs proposant des orientations stratégiques pour l’amélioration de l’enseignement supérieur. Ils ont également produit des réflexions personnelles sur leurs visions respectives de l’université. La synthèse de ces travaux a été rendue publique la même année.
Les auteurs de ces études se plaignent de ce que leurs propositions n'aient jamais été prises en compte. En l'absence de la tenue du Conseil de l’enseignement supérieur, il n'y a pas de cadre adéquat pour réfléchir profondément à ces questions. Pour Raymond Ebalé, chargé de cours à l’université de Yaoundé I, le Conseil de l’enseignement supérieur est « l’équivalent, chez les universitaires, du Haut conseil supérieur de la magistrature chez les magistrats ».
L’historien de l’économie poursuit en confirmant que « cette institution a jadis constitué le cadre où l’ensemble des problèmes relatifs aux universités et aux universitaires étaient débattus et solutionnés. ». Le fait qu’il n'ait pas été convoqué depuis 26 ans est-il un "oubli politique" ou une "volonté politique ?" Toujours est-il que, pour lui, la dégradation du statut de l'enseignant est l'une des conséquences de cette désaffection : "Ce conseil avait une dimension symbolique, en ceci qu'il permettait de donner la mesure du respect voué au corps enseignant." Se souvenant du dernier conseil qu'il a vécu comme étudiant, il déclare : "Il s'était ouvert par une plénière au cours de laquelle le président Ahidjo avait fait une déclaration publique, au palais des congrès. Tous les enseignants étaient invités. Ensuite, il y avait des travaux en commissions à l'issue desquels des recommandations étaient édictées. Le président Ahidjo les appliquait systématiquement."
Toute la communauté universitaire est unanime sur l'urgence de la tenue d'un conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique. Les sujets à mettre sur la table ne manquent pas : les infrastructures, le statut de l'enseignant, le développement de l'enseignement, les contenus, la professionnalisation, etc.
Écrit par Maurice Simo Djom
http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=820&Itemid=57
Jeudi 23 octobre 2008, le secrétariat permanent du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique, situé dans le cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur, au 10ème étage de l'immeuble ministériel numéro 2, a ouvert ses portes, comme tous les jours ouvrables.
Le secrétaire permanent, Guillaume Bwélé, est absent de son bureau, tout comme la veille. Toutes les tentatives du reporter pour le rencontrer sont restées vaines. Au téléphone, il s'est contenté de dire que "seul le président de la république peut convoquer le conseil de l'enseignement supérieur", et d'ajouter que "seul le ministre est habilité à en parler".
Si elle déchaîne les passions dans le corps enseignant, l'évocation du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique crispe les fonctionnaires du ministère de l'Enseignement supérieur (Minesup) et du ministère de la Recherche et de l'Innovation (Mineresi). Et pour cause, ce conseil devrait se tenir tous les deux ans. Or la dernière session, la troisième du genre, remonte à 1982, précisément du 20 au 23 octobre, à quelques jours de la démission d'Amadou Ahidjo du poste chef de l'Etat. Entre 1982 et 2008, il ne s'est jamais tenu.
En 2004, alors que Jean-Marie Atangana Mebara est ministre de l'Enseignement supérieur, un dossier est présenté au président Biya, qui crée un secrétariat permanent du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique confié à Guillaume Bwélé. Tout est fin prêt pour la tenue du conseil. L'agenda du président a souvent été évoqué ça et là pour expliquer cette résurrection manquée. Depuis lors, le secrétariat du Conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique fonctionne quand bien même le conseil qu'il prépare sans cesse ne s'est jamais tenu jusqu'ici. Les deux ministères concernés abritent en permanence toutes sortes de réflexions destinées à renouveler et adapter l'enseignement et la recherche.
En 1997, le rapport d’évaluation de la réforme universitaire de 1993, présenté par une commission composée de 22 enseignants a fait des propositions pour un meilleur système d’enseignement, sur la base des faiblesses du système des Uv.
Créé par décision n°04/0054/Minesup/CAB du 3 mars 2004, le comité technique de réflexion pour l’amélioration du système national de l’enseignement supérieur s’était vu assigner 4 missions dont « la contribution au document de stratégie sectorielle de l’enseignement supérieur pour la période 2005-2015 ». Les membres de ce comité ont analysé et critiqué une dizaine de rapports antérieurs proposant des orientations stratégiques pour l’amélioration de l’enseignement supérieur. Ils ont également produit des réflexions personnelles sur leurs visions respectives de l’université. La synthèse de ces travaux a été rendue publique la même année.
Les auteurs de ces études se plaignent de ce que leurs propositions n'aient jamais été prises en compte. En l'absence de la tenue du Conseil de l’enseignement supérieur, il n'y a pas de cadre adéquat pour réfléchir profondément à ces questions. Pour Raymond Ebalé, chargé de cours à l’université de Yaoundé I, le Conseil de l’enseignement supérieur est « l’équivalent, chez les universitaires, du Haut conseil supérieur de la magistrature chez les magistrats ».
L’historien de l’économie poursuit en confirmant que « cette institution a jadis constitué le cadre où l’ensemble des problèmes relatifs aux universités et aux universitaires étaient débattus et solutionnés. ». Le fait qu’il n'ait pas été convoqué depuis 26 ans est-il un "oubli politique" ou une "volonté politique ?" Toujours est-il que, pour lui, la dégradation du statut de l'enseignant est l'une des conséquences de cette désaffection : "Ce conseil avait une dimension symbolique, en ceci qu'il permettait de donner la mesure du respect voué au corps enseignant." Se souvenant du dernier conseil qu'il a vécu comme étudiant, il déclare : "Il s'était ouvert par une plénière au cours de laquelle le président Ahidjo avait fait une déclaration publique, au palais des congrès. Tous les enseignants étaient invités. Ensuite, il y avait des travaux en commissions à l'issue desquels des recommandations étaient édictées. Le président Ahidjo les appliquait systématiquement."
Toute la communauté universitaire est unanime sur l'urgence de la tenue d'un conseil de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique. Les sujets à mettre sur la table ne manquent pas : les infrastructures, le statut de l'enseignant, le développement de l'enseignement, les contenus, la professionnalisation, etc.
Écrit par Maurice Simo Djom
http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=820&Itemid=57
université de Yaoundé I : Distribution - Un préservatif, vite !
A l'université de Yaoundé I un appareil permet d'obtenir la précieuse enveloppe de caoutchouc à tout moment.
A l'entrée de la cité universitaire de Yaoundé I, à proximité de la cabine de surveillance des services de sécurité du campus, la machine qui y est installée ne risque pas d'être détruite. C'est une boîte métallique rectangulaire de couleur beige, sur laquelle est inscrite en petits caractères, " préservatifs à 100 Fcfa ". Le mécanisme est simple, on introduit la pièce, on tire la manette et on récupère le colis, un paquet de quatre préservatifs.
Le " préso express " est géré par le chef du club des scouts de l'université, Paul Simo, étudiant en chimie, qui assure cette fonction depuis le début de cette année. " L'initiative est bonne, c'est discret et à toute heure on peut avoir un préservatif ", explique t-il. C'est d'un commun accord entre le commissaire général des scouts du Cameroun et le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) que le campus s'est vu doter de cette machine, tout comme sept autres sites dans la ville de Yaoundé. Ainsi Paul Simo en assume l'entière responsabilité au campus.
Le distributeur peut contenir jusqu'à 36 pièces rechargeables. " Tous les deux jours j'ouvre le distributeur, je récupère l'argent et je le recharge en cas de besoin. L'argent que je gagne est utilisé pour acheter d'autres préservatifs au cas ou mon stock s'épuise. J'ai des fiches hebdomadaires et mensuelles qui me permettent de rendre compte tous les trois mois au Fnuap ", souligne t-il. Néanmoins, les gains ne sont pas énormes. C'est 200 Fcfa pendant les congés et 400 Fcfa à la rentrée. Paul Simo a par ailleurs été satisfait d'avoir eu sa meilleure recette en ce jour, " je n'ai jamais eu 800 Fcfa comme c'est le cas aujourd'hui ".
Ignorance
Cependant le " préso express" qui devrait attirer l'attention de plus d'un n'a pas encore atteint sa cote de popularité auprès des étudiants. Ainsi la nouvelle a-t-elle surpris Saka, étudiant, qui emprunte pourtant cette voie depuis plus de quatre ans, et qui n'a d'ailleurs pas manqué de saluer l'initiative. " Je vous jure que je ne l'ai jamais vu, et maintenant que je la vois, je trouve cela intéressant et l'université est un cadre idéal. C'est discret et accessible, ça nous évite d'aller à la boutique et d'affronter les regards ou de répondre aux questions". Tous ne demeurent pas pour autant dans l'ignorance, et le distributeur ne leur pose aucun problème, comme c'est le cas de Chantal Kum, étudiante en biochimie, " L'endroit a été bien choisi, l'université est constitué de jeunes qui ont des habitudes de vie et qui ont pour cela besoin d'être guidés et sensibilisés, le Sida continue de tuer. C'est toujours bon de rappeler par tous les moyens qu'il faut se protéger".
Leyla Kaïgama (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225116409.php
A l'entrée de la cité universitaire de Yaoundé I, à proximité de la cabine de surveillance des services de sécurité du campus, la machine qui y est installée ne risque pas d'être détruite. C'est une boîte métallique rectangulaire de couleur beige, sur laquelle est inscrite en petits caractères, " préservatifs à 100 Fcfa ". Le mécanisme est simple, on introduit la pièce, on tire la manette et on récupère le colis, un paquet de quatre préservatifs.
Le " préso express " est géré par le chef du club des scouts de l'université, Paul Simo, étudiant en chimie, qui assure cette fonction depuis le début de cette année. " L'initiative est bonne, c'est discret et à toute heure on peut avoir un préservatif ", explique t-il. C'est d'un commun accord entre le commissaire général des scouts du Cameroun et le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) que le campus s'est vu doter de cette machine, tout comme sept autres sites dans la ville de Yaoundé. Ainsi Paul Simo en assume l'entière responsabilité au campus.
Le distributeur peut contenir jusqu'à 36 pièces rechargeables. " Tous les deux jours j'ouvre le distributeur, je récupère l'argent et je le recharge en cas de besoin. L'argent que je gagne est utilisé pour acheter d'autres préservatifs au cas ou mon stock s'épuise. J'ai des fiches hebdomadaires et mensuelles qui me permettent de rendre compte tous les trois mois au Fnuap ", souligne t-il. Néanmoins, les gains ne sont pas énormes. C'est 200 Fcfa pendant les congés et 400 Fcfa à la rentrée. Paul Simo a par ailleurs été satisfait d'avoir eu sa meilleure recette en ce jour, " je n'ai jamais eu 800 Fcfa comme c'est le cas aujourd'hui ".
Ignorance
Cependant le " préso express" qui devrait attirer l'attention de plus d'un n'a pas encore atteint sa cote de popularité auprès des étudiants. Ainsi la nouvelle a-t-elle surpris Saka, étudiant, qui emprunte pourtant cette voie depuis plus de quatre ans, et qui n'a d'ailleurs pas manqué de saluer l'initiative. " Je vous jure que je ne l'ai jamais vu, et maintenant que je la vois, je trouve cela intéressant et l'université est un cadre idéal. C'est discret et accessible, ça nous évite d'aller à la boutique et d'affronter les regards ou de répondre aux questions". Tous ne demeurent pas pour autant dans l'ignorance, et le distributeur ne leur pose aucun problème, comme c'est le cas de Chantal Kum, étudiante en biochimie, " L'endroit a été bien choisi, l'université est constitué de jeunes qui ont des habitudes de vie et qui ont pour cela besoin d'être guidés et sensibilisés, le Sida continue de tuer. C'est toujours bon de rappeler par tous les moyens qu'il faut se protéger".
Leyla Kaïgama (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225116409.php
Félix Antoine Mahele : On n'est bien que chez soi
Il fait partir des rares Camerounais qui regagnent le bercail après leurs études à l'extérieur.
Il y en a qui sont contents de rentrer et c'est le cas de Félix Antoine Mahele, 40 ans. Lui qui a bénéficié de l'appui du Paric (Programme d'appui au retour des immigrants camerounais). En février 1993 il va en Allemagne. Après sept ans d'études en médecine dentaire qui sont sanctionnées en 2003 par un diplôme de chirurgien dentiste à l'université de Rostock. Il décrit son expérience dans ce pays comme "positive dans l'ensemble".
"Je me suis fait intégrer dans la société allemande, explique-t-il. J'avais conscience de ma différence, et je comprenais donc que même par curiosité, des gens se retournent dans la rue pour me regarder. J'ai parfois rencontré un manque d'acceptation dans les regards, mais je ne dirai pas que les allemands son d'emblée racistes. Et ça je ne le dis pas pour plaire aux allemands. La plus grosse difficulté que j'ai rencontrée c'était la langue".
De retour au pays en décembre 2004, Antoine Mahele intègre la Clinique dentaire adventiste de Yaoundé. Une structure qu'il connaît très bien, pour y avoir effectué deux stages pendant ses années de formation en Allemagne. Il entre en contact avec le Paric par l'intermédiaire du Wus (World university service), le partenaire allemand du Fne (Fonds national de l'emploi), dans l'opération de rapatriement des immigrants. Il profite des facilités offertes : "j'ai reçu une aide pour mon déménagement et un soutien logistique, constitué d'une unité dentaire, d'un appareil de stérilisation, d'un détartreur, des instruments pour plombage et pour extraction, d'un amalgameur et d'un ordinateur portable, le tout pour une valeur de 6,5 millions. Mais l'emploi que j'ai aujourd'hui, c'est grâce à un contact personnel."
M. Mahele pose cependant sur le Paric un regard mitigé. "Les activités du Paric sont pour le moment à encourager, mais j'ai une inquiétude. Sa conception ne permet pas de s'installer en clientèle privée. Les aides s'inscrivent forcément dans un cadre social. Toute l'aide logistique que l'on reçoit est mise à la disposition des employeurs. Après deux ans ces derniers décident souverainement de ce qu'ils vont en faire. Et généralement ils gardent tout le matériel pour leur service. Et puis en janvier 2005, l'Allemagne a adopté une loi qui facilite l'accès à l'emploi pour les immigrants. Depuis ce temps je n'ai eu vent d'aucun retour."
Comme issue de secours Antoine Mahele propose de "créer des structures permettant aux immigrés de créer des emplois directs, en accordant des crédits par exemple, dans un cadre bien suivi, pour éviter que les fonds soient dilapidés ou mal utilisés. On pourrait également proposer aux Allemands, poursuit-il, d'ouvrir ici, des succursales de leurs entreprises qui emploieraient des camerounais qui auront été formés chez eux. On peut tout aussi créer une bourse de travail où l'offre de la diaspora et la demande au pays pourront facilement se rencontrer".
P. A. (Stagiaire)
Immigration : Allers sans retours d'Allemagne
Un programme initié par le Fne et la coopération allemande constater son échec après dix ans d'existence.
139, c'est le nombre de Camerounais que les gouvernements allemand et camerounais ont conjointement pu ramener au bercail, en dix ans de partenariat. Pourtant "5500 camerounais étudiaient en Allemagne en 2006", ainsi que le relevait Ludovic Etoundi Essomba, le secrétaire exécutif du Bureau de coordination germano-camerounais. Le Paric, Programme d'appui au retour des immigrés camerounais, rassemble en effet, depuis le 11 octobre 1998, le Fonds national de l'emploi (Fne), côté camerounais, et pour ce qui est de l'Allemagne, le Centre international de migration et de développement international et la World university service. Les objectifs de ce mariage sont connus : "faciliter le retour dans leur pays d'origine des Camerounais immigrés, résidant en Allemagne, apporter une assistance au retour et à la réinsertion socioprofessionnelle des camerounais ayant étudié ou travaillé à l'étranger et contribuer au renforcement en personnel des entreprises camerounaises et valoriser au maximum les ressources humaines."
De ceux qui ont jusqu'en 2007 pris contact avec cette opération, seul un immigré sur cent s'est décidé à effectuer un départ volontaire d'Allemagne. Les placements salariés, ceux dans lesquels l'immigré s'installe au compte d'un employeur, sont 90 fois plus élevés que les emplois indépendants. Le Paric rencontre donc d'énormes difficultés à procéder au "rapatriement des cerveaux, au transfert des connaissances et à la lutte contre la pauvreté". Le Fne en est conscient et les énumère dans un document intitulé "Paric, bilan et perspectives". Il cite entre autres, l'appropriation du programme par l'Allemagne seule (la France par exemple ayant rejeté un tel projet en 1995), la restriction de l'aide apportée aux immigrants désireux de retourner au Cameroun aux seuls domaines de la santé, des Ong (Organisations non gouvernementales), du développement rural et de l'environnement, limitant ainsi le nombre de candidats intéressés. Il y a aussi la restriction des séminaires d'incitation en Allemagne à la seule cible que sont les étudiants.
Exploitation
Mais plus contraignant encore, c'est "la reprise économique en Allemagne qui a apporté un allègement des mesures dans l'emploi des immigrés, ce qui est de nature à retenir dans ce pays les candidats les plus compétitifs." Si le Paric tarde à rencontrer une adhésion massive, c'est en raison du fait que "les immigrés font plus les choix de la raison (conditions de travail optimales, salaires consistants), que ceux du cœur (revenir servir le pays, malgré toutes les difficultés)", ainsi que le souligne un responsable au Fne. Il reconnaît également qu'"au Cameroun, les conditions de travail sont souvent de nature à faire démissionner les professionnels consciencieux". Pascal Amougou, un ancien boursier de l'Etat en Allemagne qui est de retour au pays, par ses propres moyens, depuis 1998. Cet ingénieur en procédés industriels déclare n'avoir pas postulé à un emploi salarié en raison "des salaires relativement bas. Et puis, je ne voulais pas être un ingénieur de bureau", confie-t-il.
Dans les perspectives de développement de son programme d'incitation au retour, le Fne entend "élargir le Paric à plusieurs autres pays occidentaux" et l'intégrer dans le "plan stratégique du gouvernement en matière de réinsertion socio professionnelle des immigrés". Ce dernier point en l'occurrence suscite un intérêt particulier de la part des candidats à ces retours volontaires. Ludovic Etoundi Essomba, bénéficiaire du programme depuis avril 2007, souhaite notamment "une exploitation plus efficiente des compétences". Pascal Amougou ajoute : "si sur 16 que nous étions partis en 1984, seul 2 sont revenus c'est parce que les structures d'accueil, de financement, d'accompagnement et de suivi des projets sont inexistantes. Il faut donner à ceux qui veulent rentrer l'opportunité de s'investir dans l'auto emploi et créer davantage d'emplois". Il revient au Cameroun de se demander ce qu'il fait pour ses cerveaux en fuite, et non ce que " plusieurs autres pays occidentaux" font pour eux. Parce que ces pays ne peuvent que les exploiter à leur grand profit, souligne-t-il. Une référence à l'"immigration choisie" chère au président français Nicolas Sarkozy.
Prudence Abomo (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225119007.php
139, c'est le nombre de Camerounais que les gouvernements allemand et camerounais ont conjointement pu ramener au bercail, en dix ans de partenariat. Pourtant "5500 camerounais étudiaient en Allemagne en 2006", ainsi que le relevait Ludovic Etoundi Essomba, le secrétaire exécutif du Bureau de coordination germano-camerounais. Le Paric, Programme d'appui au retour des immigrés camerounais, rassemble en effet, depuis le 11 octobre 1998, le Fonds national de l'emploi (Fne), côté camerounais, et pour ce qui est de l'Allemagne, le Centre international de migration et de développement international et la World university service. Les objectifs de ce mariage sont connus : "faciliter le retour dans leur pays d'origine des Camerounais immigrés, résidant en Allemagne, apporter une assistance au retour et à la réinsertion socioprofessionnelle des camerounais ayant étudié ou travaillé à l'étranger et contribuer au renforcement en personnel des entreprises camerounaises et valoriser au maximum les ressources humaines."
De ceux qui ont jusqu'en 2007 pris contact avec cette opération, seul un immigré sur cent s'est décidé à effectuer un départ volontaire d'Allemagne. Les placements salariés, ceux dans lesquels l'immigré s'installe au compte d'un employeur, sont 90 fois plus élevés que les emplois indépendants. Le Paric rencontre donc d'énormes difficultés à procéder au "rapatriement des cerveaux, au transfert des connaissances et à la lutte contre la pauvreté". Le Fne en est conscient et les énumère dans un document intitulé "Paric, bilan et perspectives". Il cite entre autres, l'appropriation du programme par l'Allemagne seule (la France par exemple ayant rejeté un tel projet en 1995), la restriction de l'aide apportée aux immigrants désireux de retourner au Cameroun aux seuls domaines de la santé, des Ong (Organisations non gouvernementales), du développement rural et de l'environnement, limitant ainsi le nombre de candidats intéressés. Il y a aussi la restriction des séminaires d'incitation en Allemagne à la seule cible que sont les étudiants.
Exploitation
Mais plus contraignant encore, c'est "la reprise économique en Allemagne qui a apporté un allègement des mesures dans l'emploi des immigrés, ce qui est de nature à retenir dans ce pays les candidats les plus compétitifs." Si le Paric tarde à rencontrer une adhésion massive, c'est en raison du fait que "les immigrés font plus les choix de la raison (conditions de travail optimales, salaires consistants), que ceux du cœur (revenir servir le pays, malgré toutes les difficultés)", ainsi que le souligne un responsable au Fne. Il reconnaît également qu'"au Cameroun, les conditions de travail sont souvent de nature à faire démissionner les professionnels consciencieux". Pascal Amougou, un ancien boursier de l'Etat en Allemagne qui est de retour au pays, par ses propres moyens, depuis 1998. Cet ingénieur en procédés industriels déclare n'avoir pas postulé à un emploi salarié en raison "des salaires relativement bas. Et puis, je ne voulais pas être un ingénieur de bureau", confie-t-il.
Dans les perspectives de développement de son programme d'incitation au retour, le Fne entend "élargir le Paric à plusieurs autres pays occidentaux" et l'intégrer dans le "plan stratégique du gouvernement en matière de réinsertion socio professionnelle des immigrés". Ce dernier point en l'occurrence suscite un intérêt particulier de la part des candidats à ces retours volontaires. Ludovic Etoundi Essomba, bénéficiaire du programme depuis avril 2007, souhaite notamment "une exploitation plus efficiente des compétences". Pascal Amougou ajoute : "si sur 16 que nous étions partis en 1984, seul 2 sont revenus c'est parce que les structures d'accueil, de financement, d'accompagnement et de suivi des projets sont inexistantes. Il faut donner à ceux qui veulent rentrer l'opportunité de s'investir dans l'auto emploi et créer davantage d'emplois". Il revient au Cameroun de se demander ce qu'il fait pour ses cerveaux en fuite, et non ce que " plusieurs autres pays occidentaux" font pour eux. Parce que ces pays ne peuvent que les exploiter à leur grand profit, souligne-t-il. Une référence à l'"immigration choisie" chère au président français Nicolas Sarkozy.
Prudence Abomo (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225119007.php
Université de Douala : Deux nouvelles spécialisations en cycle Master
Sociologie politique et Etude internationale ont été ouvertes cette année académique à la Faculté des sciences juridiques et politiques.
Pour cette rentrée académique 2008-2009, l'université de Douala, précisément la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) a un nouveau département. Cette nouvelle filière comporte deux spécialisations. Il s'agit notamment de Sociologie politique et Etude internationale. Le fonctionnement de ce département existant depuis novembre 2005 n'est effectif que cette année parce que les conditions réglementaires n'étaient pas encore réunies apprend-on. Selon les responsables de ce département, ils ne disposaient pas d'un bloc d'enseignant majeur pour ces deux options.
Pour cette année académique, seul le Master I a été ouvert pour les étudiants. "Tout simplement parce que le système évolue de manière graduelle.
Donc nous comptons ouvrir le Master II l'année académique prochaine", indique Janvier Onana, vice doyen chargé de la programmation et du suivi des activités académiques à ladite faculté. Pour accéder à ces deux options, les étudiants doivent être nantis d'une Licence en droit et science politique, dans la mesure où ces diplômés ont la formation requise. Les universitaires venus d'ailleurs ayant ce profil de base sont aussi accueillis dans ce nouveau cycle. Par ailleurs, "Nous avons défini quatre parcours pour engager des étudiants venant de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh). Notamment les étudiants ayant une Licence en philosophie, histoire, anthropologie et sociologie", confie Janvier Onana. Le profil des apprenants de cette faculté est validé parce que dans leur formation de base, on y retrouve quelques notions de sociologie politique.
Les étudiants de la Flsh postulant dans l'une des spécialisations doivent avoir des pré-requis en droit constitutionnel et régimes, initiation à la science politique, institutions et relations internationales. Ils ont des enseignements majeurs tels, la sociologie politique, sociohistoire institutionnelle et politique comparée, l'anthropologie politique, l'explication politique. Chaque option bénéficie de trois enseignements de spécialisation. En science politique, les étudiants ont au programme la sociologie des crises politiques, la sociologie des clivages politiques et les systèmes d'administrations locales.
Alors que ceux de Etude internationale, ont la géopolitique et géostratégie, les relations internationales africaines et les grands problèmes internationaux contemporains.
Néanmoins, l'étudiant devra choisir un enseignement dans un établissement autre que celui de la Fsjp pour compléter sa formation. Les universitaires à la fin de leur formation sortiront nantis d'un parchemin de fin d'étude. "Seuls les étudiants performants qui, pendant l'année, ont apporté le gage qu'ils peuvent faire un doctorat vont accéder au Master II. La sélection va donc être rude parce que, si on veut être crédible, on doit être rigide", explique janvier Onana.
Sandrine Tonlio (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225118731.php
Pour cette rentrée académique 2008-2009, l'université de Douala, précisément la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) a un nouveau département. Cette nouvelle filière comporte deux spécialisations. Il s'agit notamment de Sociologie politique et Etude internationale. Le fonctionnement de ce département existant depuis novembre 2005 n'est effectif que cette année parce que les conditions réglementaires n'étaient pas encore réunies apprend-on. Selon les responsables de ce département, ils ne disposaient pas d'un bloc d'enseignant majeur pour ces deux options.
Pour cette année académique, seul le Master I a été ouvert pour les étudiants. "Tout simplement parce que le système évolue de manière graduelle.
Donc nous comptons ouvrir le Master II l'année académique prochaine", indique Janvier Onana, vice doyen chargé de la programmation et du suivi des activités académiques à ladite faculté. Pour accéder à ces deux options, les étudiants doivent être nantis d'une Licence en droit et science politique, dans la mesure où ces diplômés ont la formation requise. Les universitaires venus d'ailleurs ayant ce profil de base sont aussi accueillis dans ce nouveau cycle. Par ailleurs, "Nous avons défini quatre parcours pour engager des étudiants venant de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh). Notamment les étudiants ayant une Licence en philosophie, histoire, anthropologie et sociologie", confie Janvier Onana. Le profil des apprenants de cette faculté est validé parce que dans leur formation de base, on y retrouve quelques notions de sociologie politique.
Les étudiants de la Flsh postulant dans l'une des spécialisations doivent avoir des pré-requis en droit constitutionnel et régimes, initiation à la science politique, institutions et relations internationales. Ils ont des enseignements majeurs tels, la sociologie politique, sociohistoire institutionnelle et politique comparée, l'anthropologie politique, l'explication politique. Chaque option bénéficie de trois enseignements de spécialisation. En science politique, les étudiants ont au programme la sociologie des crises politiques, la sociologie des clivages politiques et les systèmes d'administrations locales.
Alors que ceux de Etude internationale, ont la géopolitique et géostratégie, les relations internationales africaines et les grands problèmes internationaux contemporains.
Néanmoins, l'étudiant devra choisir un enseignement dans un établissement autre que celui de la Fsjp pour compléter sa formation. Les universitaires à la fin de leur formation sortiront nantis d'un parchemin de fin d'étude. "Seuls les étudiants performants qui, pendant l'année, ont apporté le gage qu'ils peuvent faire un doctorat vont accéder au Master II. La sélection va donc être rude parce que, si on veut être crédible, on doit être rigide", explique janvier Onana.
Sandrine Tonlio (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225118731.php
Loyers estudiantins : le dialogue de sourds
En dépit d’une homologation des prix par la brigade spéciale, les propriétaires de mini-cités semblent décidés à ne pas céder.
Charles Ekoullé est étudiant en deuxième année, Lettres modernes à l’université de Yaoundé I. Avec son visage poupin et son regard timide, le jeune homme passe presque inaperçu. Difficile d’imaginer qu’il est derrière un mouvement de révolte qui prend lentement corps à Ngoa-Ekellé. Avec trois camarades, Charles arpente les mini-cités pour délivrer un message à ses camarades. Celui de ne pas payer les loyers exorbitants exigés par les propriétaires. « Malgré l’homologation du ministère du Commerce, les propriétaires continuent d’appliquer des tarifs inacceptables. J’ai décidé de ne pas payer les 17 000 F que mon bailleur me demande, alors que le prix officiel est de 8000 F. C’est du vol et on ne va pas se laisser faire », déclare le jeune étudiant. Si le petit groupe se dit prêt à aller plus loin dans ces revendications, d’autres ont préféré se plaindre officiellement aux autorités de l’université avec des requêtes. « On attend de voir ce qui va se passer mais nous sommes vraiment déçus », avoue une étudiante.
La population estudiantine avait en effet placé beaucoup d’espoir dans la Brigade spéciale de loyers des logements d’étudiants de l’université de Yaoundé I. Entre diverses concertations, des prix ont été retenus selon les standings, entre 4500 et 13 500 F. Mais ils ne sont toujours pas respectés. « Je n’étais pas au courant de ces nouveaux prix et de toute façon, ils ne me concernent pas. J’ai mis énormément d’argent et d’énergie dans mes constructions et ce n’est pas à l’Etat de venir me dire comment je dois les gérer. Il faut bien que je rentre dans mes frais », déclare le copropriétaire d’une mini-cité. Et de nombreux bailleurs partagent cette opinion, selon les témoignages des locataires. « Certains menacent même ceux qui ne payent pas. Certains de nos camarades ont été expulsés des chambres parce qu’ils ne pouvaient pas payer le loyer demandé. Les bailleurs ne veulent même pas entendre parler de cette homologation », affirme Charles Ekoullé.
Outre le refus de certains bailleurs, les étudiants pointent également du doigt l’attitude « laxiste » de la Brigade. «Elle n’a pas recensé toutes les mini-cités qui existent dans le voisinage de l’université. De plus, elle n’est pas assez rigoureuse avec les contrevenants et les autorise même à changer de catégorie si 70 % des conditions posées dans la dite catégorie sont remplies», affirme un étudiant. Mais Bienvenu Nola, membre de la brigade, rassure les étudiants, puisqu’il annonce une décente incessante sur le terrain pour voir les mini-cités qui ne veulent pas se conformer à la réglementation. Mais les étudiants attendent de voir avant de pouvoir enfin se concentrer sur leur année académique.
Josiane R. MATIA
http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j24102008&idart=96923&olarch=
Charles Ekoullé est étudiant en deuxième année, Lettres modernes à l’université de Yaoundé I. Avec son visage poupin et son regard timide, le jeune homme passe presque inaperçu. Difficile d’imaginer qu’il est derrière un mouvement de révolte qui prend lentement corps à Ngoa-Ekellé. Avec trois camarades, Charles arpente les mini-cités pour délivrer un message à ses camarades. Celui de ne pas payer les loyers exorbitants exigés par les propriétaires. « Malgré l’homologation du ministère du Commerce, les propriétaires continuent d’appliquer des tarifs inacceptables. J’ai décidé de ne pas payer les 17 000 F que mon bailleur me demande, alors que le prix officiel est de 8000 F. C’est du vol et on ne va pas se laisser faire », déclare le jeune étudiant. Si le petit groupe se dit prêt à aller plus loin dans ces revendications, d’autres ont préféré se plaindre officiellement aux autorités de l’université avec des requêtes. « On attend de voir ce qui va se passer mais nous sommes vraiment déçus », avoue une étudiante.
La population estudiantine avait en effet placé beaucoup d’espoir dans la Brigade spéciale de loyers des logements d’étudiants de l’université de Yaoundé I. Entre diverses concertations, des prix ont été retenus selon les standings, entre 4500 et 13 500 F. Mais ils ne sont toujours pas respectés. « Je n’étais pas au courant de ces nouveaux prix et de toute façon, ils ne me concernent pas. J’ai mis énormément d’argent et d’énergie dans mes constructions et ce n’est pas à l’Etat de venir me dire comment je dois les gérer. Il faut bien que je rentre dans mes frais », déclare le copropriétaire d’une mini-cité. Et de nombreux bailleurs partagent cette opinion, selon les témoignages des locataires. « Certains menacent même ceux qui ne payent pas. Certains de nos camarades ont été expulsés des chambres parce qu’ils ne pouvaient pas payer le loyer demandé. Les bailleurs ne veulent même pas entendre parler de cette homologation », affirme Charles Ekoullé.
Outre le refus de certains bailleurs, les étudiants pointent également du doigt l’attitude « laxiste » de la Brigade. «Elle n’a pas recensé toutes les mini-cités qui existent dans le voisinage de l’université. De plus, elle n’est pas assez rigoureuse avec les contrevenants et les autorise même à changer de catégorie si 70 % des conditions posées dans la dite catégorie sont remplies», affirme un étudiant. Mais Bienvenu Nola, membre de la brigade, rassure les étudiants, puisqu’il annonce une décente incessante sur le terrain pour voir les mini-cités qui ne veulent pas se conformer à la réglementation. Mais les étudiants attendent de voir avant de pouvoir enfin se concentrer sur leur année académique.
Josiane R. MATIA
http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j24102008&idart=96923&olarch=
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