A l'université de Yaoundé I un appareil permet d'obtenir la précieuse enveloppe de caoutchouc à tout moment.
A l'entrée de la cité universitaire de Yaoundé I, à proximité de la cabine de surveillance des services de sécurité du campus, la machine qui y est installée ne risque pas d'être détruite. C'est une boîte métallique rectangulaire de couleur beige, sur laquelle est inscrite en petits caractères, " préservatifs à 100 Fcfa ". Le mécanisme est simple, on introduit la pièce, on tire la manette et on récupère le colis, un paquet de quatre préservatifs.
Le " préso express " est géré par le chef du club des scouts de l'université, Paul Simo, étudiant en chimie, qui assure cette fonction depuis le début de cette année. " L'initiative est bonne, c'est discret et à toute heure on peut avoir un préservatif ", explique t-il. C'est d'un commun accord entre le commissaire général des scouts du Cameroun et le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) que le campus s'est vu doter de cette machine, tout comme sept autres sites dans la ville de Yaoundé. Ainsi Paul Simo en assume l'entière responsabilité au campus.
Le distributeur peut contenir jusqu'à 36 pièces rechargeables. " Tous les deux jours j'ouvre le distributeur, je récupère l'argent et je le recharge en cas de besoin. L'argent que je gagne est utilisé pour acheter d'autres préservatifs au cas ou mon stock s'épuise. J'ai des fiches hebdomadaires et mensuelles qui me permettent de rendre compte tous les trois mois au Fnuap ", souligne t-il. Néanmoins, les gains ne sont pas énormes. C'est 200 Fcfa pendant les congés et 400 Fcfa à la rentrée. Paul Simo a par ailleurs été satisfait d'avoir eu sa meilleure recette en ce jour, " je n'ai jamais eu 800 Fcfa comme c'est le cas aujourd'hui ".
Ignorance
Cependant le " préso express" qui devrait attirer l'attention de plus d'un n'a pas encore atteint sa cote de popularité auprès des étudiants. Ainsi la nouvelle a-t-elle surpris Saka, étudiant, qui emprunte pourtant cette voie depuis plus de quatre ans, et qui n'a d'ailleurs pas manqué de saluer l'initiative. " Je vous jure que je ne l'ai jamais vu, et maintenant que je la vois, je trouve cela intéressant et l'université est un cadre idéal. C'est discret et accessible, ça nous évite d'aller à la boutique et d'affronter les regards ou de répondre aux questions". Tous ne demeurent pas pour autant dans l'ignorance, et le distributeur ne leur pose aucun problème, comme c'est le cas de Chantal Kum, étudiante en biochimie, " L'endroit a été bien choisi, l'université est constitué de jeunes qui ont des habitudes de vie et qui ont pour cela besoin d'être guidés et sensibilisés, le Sida continue de tuer. C'est toujours bon de rappeler par tous les moyens qu'il faut se protéger".
Leyla Kaïgama (Stagiaire)
http://www.quotidienmutations.info/mutations/oct08/1225116409.php
lundi 27 octobre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire