Le secrétaire du Syndicat des enseignants du supérieur (Synes) explique les conséquences de la non tenue du conseil de l’enseignement supérieur.
Pourquoi le Conseil de l’enseignement supérieur ne s’est-il plus tenu depuis 1982 ?
Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander. Le Conseil de l’enseignement supérieur est convoqué par le président de la république, tous les deux ans. Entre 1982 et 2008, ce conseil devrait s’être réuni 13 fois. Il y a quelques années, le chef de l’Etat a annoncé qu’il allait se tenir ; depuis, on n’a rien vu venir.
Quelles sont les conséquences de la non tenue du conseil de l’enseignement supérieur ?
Cette instance est censée se réunir pour réfléchir sur les fondamentaux de l’enseignement supérieur, lesquels fondamentaux doivent constamment être revus et corrigés, pour la simple raison que le monde change, les enjeux de l'enseignement et de la recherche avec. Le fait qu’il ne se tienne pas signifie qu’il n’y a pas réflexion, au plus haut lieu, sur le système de l’enseignement supérieur.
Mais l’on note des mutations au sein des universités et des ministères en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche...
Ce sont des bricolages. Les systèmes qui vont et viennent dans les universités ne sont pas pensés. Ils sont conçus par les autres pour répondre à leurs besoins. Nous n’avons pas les mêmes besoins que les universités occidentales. Or, nous copions aveuglément leurs réformes. Et quand bien même il nous arrive, à nous enseignants et chercheurs, d’évaluer ces systèmes, les résultats de nos études ne sont pas pris en considération, du fait précisément de l’absence de la tenue du conseil de l’enseignement supérieur. En effet, c’est au cours de ce conseil que les résultats de ces études auraient pu être discutés entre enseignants et chercheurs, puis validés par la plus haute autorité.
L'entrée en vigueur de la dernière réforme qu'est le système Lmd avait-elle besoin d'être pensée au sein de ce conseil?
Le système Lmd n'est pas un projet camerounais. Il a été pensé par les sociétés occidentales qui savaient ce qu'elles voulaient faire de leurs universités. De plus, le Lmd n'est qu'en cours d'implémentation en Occident. Dans la plupart des universités européennes, cette phase s'achève en 2010 et déjà, nous avons copié le Lmd sans aucune réserve sur son adaptabilité et sur sa convenance pour nos besoins fondamentaux.
Écrit par Maurice Simo Djom
http://www.lejourquotidien.info/index.php?option=com_content&task=view&id=819&Itemid=57
lundi 27 octobre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire