mercredi 4 février 2009

Universiades académiques : Remue-méninges dans la capitale

Des étudiants des universités camerounaises défendent depuis hier à Yaoundé des projets de création d'entreprises.

Les projets retenus lors de la proclamation des résultats jeudi prochain ne seront plus destinés aux bibliothèques et laboratoires des universités comme ceux des trois précédentes éditions. Ils bénéficieront du soutien de 24 parrains qui ne sont autres que les départements ministériels, organismes parapubliques et privés. Lesquels ont déjà acheté les projets qui seront retenus, en fonction de leur domaine de compétence respectif.

Dans leur parrainage, ces derniers s'engagent à "conseiller, faciliter, accompagner, soutenir les équipes candidates pendant et après ces universiades et jusqu'à la création, voire au démarrage de l'entreprise de l'équipe lauréate parrainée", à en croire Mathieu-François Minyono Nkodo, inspecteur général chargé des affaires académiques au ministère de l'Enseignement supérieur et président du comité technique d'organisation qui souligne par ailleurs que ces 4e universiades académiques ont coûté 60 millions de francs pour leur organisation. "Un galop d'essai du système Lmd", dira Jacques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur.

Sont en lice, les candidats venus des universités de Yaoundé I, Yaoundé II, Buéa, Dschang, Douala et Ngaoundéré, l'on retrouve l'Ecole nationale supérieure des travaux publics. Absente à ce quatrième rendez-vous, la jeune université de Maroua qui, ouverte en janvier dernier seulement, n'a pas pu présenter de candidats, la date limite de recevabilité des candidatures étant échue au moment de l'ouverture de cette institution. La faculté des arts, lettres et sciences humaines de l'université de Yaoundé I vient en tête avec à elle seule treize projets.

Cette compétition rassemble 178 candidats venus de sept institutions universitaires pour 72 projets. Les candidats présentent des projets de création d'entreprises sur treize secteurs thématiques "jugés émergents, pertinents et stratégiques" par le ministère de l'Enseignement supérieur. Entre autres domaines choisis, il y a l'agriculture, la communication, l'énergie, l'entrepreunariat féminin, les sports, le commerce, l'industrie et l'éducation.
Le jury constitué pour la plupart d'enseignants d'universités, évalue les candidats sur l'innovation, l'étude de marché, le plan d'affaires et la condition juridique de leur projet. D'après Mathieu-François Minyono Nkodo, "le référentiel d'évaluation prévoit 60 points pour le projet lui-même et 20 points pour sa défense par le candidat ou le candidats qui le présentent."

Sainclair Mezing

http://www.quotidienmutations.info/fevrier/1233705359.php

Université de Dschang : Il meurt à la veille de son installation officielle

Nommé chef d'antenne de l'université de Dschang à Ebolowa, Dr. Ndoum Mbeyo'o est décédé 3 jours avant son installation.

Toute la communauté de l'université de Dschang était massivement présente à Mekalat-Yevôt par Ebolowa dans la province du Sud, samedi 31janvier 2009. Aux côtés du Pr. Jean Onla, vice-recteur chargé des enseignements, on retrouvait d'autres hautes personnalités de l'institution, tels Mme le secrétaire général, le doyen de la faculté d'agronomie et des sciences agricoles, les vice-doyens des facultés de sciences et des lettres, ainsi que le représentant des étudiants.

Tout ce beau monde pour accompagner à sa dernière demeure un des leurs, le Dr. Ndoum Mbeyo'o, récemment nommé chef de l'antenne pédagogique et scientifique de l'université de Dschang à Ebolowa. Lorsque le recteur Fomethe Anaclet procédait le 19 janvier 2009 à la salle des spectacles, à l'installation officielle de tous les responsables récemment nommés dans son institution, Dr. Ndoum Mbeyo'o qui devait être de la partie et dont le nom a été lu parmi les héros du jour, figurait aux abonnés absents. Et pour cause. L'infortuné était décédé trois jours avant son installation officielle, le 16 janvier 2009, de suite d'une courte maladie.

Né en 1955 à Mefack par Ebolowa, cet enseignant de la faculté d'agronomie et de sciences agricoles de l'université de Dschang aura eu un parcours des remarquable. Après son baccalauréat série C au lycée d'Ebolowa, il entre à l'Ensa de Yaoundé où il en ressort ingénieur agronome, avant d'aller soutenir une thèse de Doctorat à Leiden aux Pays-Bas en sociologie des connaissances endogènes. Recruté en 1992 comme assistant à l'université de Dschang, il avait déjà atteint le grade de chargé des cours, filant tout droit vers le professorat. Il assumait déjà depuis 2008 le poste de chef d'antenne pédagogique et scientifique de l'université de Dschang à Ebolowa d'où il été récemment confirmé par sa nomination officielle.
Il faut dire que cette université de Dschang a perdu en une semaine deux de ses éminents professeurs, puisque le 10 janvier 2009, elle enterrait à Fongo-Tongo par Dschang, le Pr. Tsafack Gilbert, vice-doyen de la faculté des lettres.

François Temkeng Chekou

http://www.quotidienmutations.info/fevrier/1233707007.php

Revendication: Les élites de l’Est Cameroun veulent leur université


Ils le font savoir dans un communiqué fait à Bertoua le 21 Janvier 2009.

Si l’on en croit un communiqué des élites de la Région de l’Est,Les filles et fils de la Région de l'Est-Cameroun exhortent le chef de l’Etat Paul Biya, à créer une Université technologique et minière dans leur Région. Une université qui, indique le communiqué, pourrait avoir une vocation sous-régionale en Afrique centrale. Les élites signataires motivent cette revendication par plusieurs arguments. Elles font remarquer que la Région de l’Est dispose d’un nombre important et d’une diversité des découvertes minières. Elles constatent une intense activité des compagnies minières dans les quatre départements de la Région. Et, relève le communiqué, il existe des clauses contenues dans les différentes conventions liant l'Etat du Cameroun à ces compagnies, clauses relatives aux transferts de technologies, à l'utilisation de la main d'œuvre locale et au développement socio-économique des zones riveraines aux gisements miniers et aux sites d'exploitation. Pourtant, l'impréparation d'une ressource humaine qualifiée dans les métiers de la transformation du bois avant l'exploitation forestière… n'a pas permis la création des industries du bois et le développement de cette Région, demeurée un puisard de matières premières brutes peut-on lire dans le communiqué qui souligne la carence criarde en ressources humaines qualifiées en matières minières. Ainsi que l'urgence de former des personnels hautement qualifiés devant servir dans les industries minières pendant les phases d'exploration, d'installation, d'exploitation et de transformation afin de faire du Cameroun, un véritable pôle d'exploitation, de transformation et d'exportation des produits miniers ainsi que d'autres technologies. Pour elles, il est impératif que chaque camerounais participe activement au développement durable du pays. Ce qui passe nécessairement par une meilleure formation académique et professionnelle. Donc, pour ces élites, le chef de l’Etat et le gouvernement camerounais doivent créer une Université technologique et minière dans la Région de l’Est.


Comme l’Université de Maroua?

Il n’y a certes pas de corrélation directe entre cette sorte de doléance émise par ces « élites » de la Région de l’Est et l’affaire de l’Université de Maroua dont l’école normale supérieure a récemment fait l’actualité à travers une revendication des députés du septentrion qui ont demandé et obtenu un réajustement à la hausse des quotas des candidats à admettre dans cette école. Cette fois-ci, la démarche semble relever de la même logique. Pour rappel, au début des années 1990, précisément lors de la campagne pour la première élection présidentielle multipartite au Cameroun en 1992, l’idée de la création d’un centre universitaire autonome à Maroua trottinait déjà dans les esprits. Le président de la République y était entièrement favorable. Des études avaient d’ailleurs été entreprises. Mais avec l’éclatement de l’Université de Yaoundé en 1993 et la création de six universités d’Etat, les populations de l’Extrême-Nord avaient plutôt été surprises que ce soit Ngaoundéré qui bénéficie d’une université. A Maroua, on avait mal avalé la pilule. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 1997, Paul Biya revenait sur le sujet dans son discours, comme pour indiquer aux populations de l’Extrême-Nord qu’il ne les avait pas oubliées. Il avait alors parlé des études pour le projet de création… 7 ans après, aucun signal fort. Lors de la campagne présidentielle de 2004, il affirmait : Je crois que Maroua aura son université , justifiant cette décision par « la complicité » [politique] qui existe entre lui et l’Extrême-Nord. La province, considérée comme la plus peuplée du pays, compte au moins six millions d’habitants. Ceux d’entre eux qui sont inscrits sur les listes électorales votent souvent majoritairement pour Paul Biya. Trois ans après, en lieu et place de l’université, le gouvernement proposait l’Ecole normale supérieure de Maroua. L’offre ne fût pas bien accueillie au sein de l’élite de l’Extrême-Nord. En attendant donc l’université, le gouvernement décide finalement de lancer l’école normale supérieure. Là encore, le « Grand Nord » réclame 60 %. Elle obtient mieux, 100% ! Guettant ensuite impatiemment le lancement de son université.

L’affaire de l’université de Maroua semble avoir fait tâche d’huile. Pour les élites d’autres Régions du pays qui entendent faire pareil. A commencer par les fameuses élites de l’Est. Et d’autres sans doute qui produiront des mémorandums allant dans le même sens.

Par Mohamadou Houmfa - 04/02/2009
http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=565