Face au silence du gouvernement, le Syndicat national des enseignants du supérieur entend mener une série d’actions de grève pour manifester son mécontentement.
Dans un préavis de grève adressé au ministre de l’Enseignement supérieur, le Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) annonce son intention de faire grève du 10 au 16 novembre prochain. Cet “ avertissement ” de l’ensemble des Universités d’Etat sera suivi “ d’autres actions sans aucune autre notification si à cette date, nos revendications ne sont pas satisfaites ”, menace le syndicat. Cette conduite, selon Innocent Futcha, secrétaire général du Synes, a été arrêtée le 9 octobre 2008 par les membres du syndicat réunis en session ordinaire. Il s’agit d’une réponse face au silence du gouvernement concernant la mise en œuvre des phases II et III du programme triennal 2001-2004 d’amélioration des salaires dans l’enseignement supérieur.
La décision serait motivée par les résultats d’un sondage organisé par le Synes sur les conditions de vie et de travail des enseignants dans les Universités d’Etat au Cameroun. Lesdits résultats ont par ailleurs été transmis au Premier ministre sous forme de mémorandum en juillet 2006. Ce sondage révèle que “ 70% de nos collègues demandent au bureau exécutif national (Ben) du Synes de déposer auprès du Minesup, un préavis de grève dès la prochaine rentrée universitaire pour qu’ils puissent manifester publiquement leur mécontentement ”, affirmait alors le Ben.
L’examen des 850 réponses sur les 1200 questionnaires distribués laisse apparaître un malaise ressenti aussi bien dans le cadre du travail que dans le cadre de vie familiale en passant par l’environnement, la carrière et la rémunération. Ainsi, le salaire est jugé ridicule à 80% ; 30% font plus du double du service dû ; 81% n’ont jamais bénéficié d’une mission de recherche à l’étranger financée par leur Université ; 86% n’ont jamais obtenu un crédit pour la recherche sur le budget de leur Université : ce qui, pour 85%, serait la cause principale des difficultés de changement de grade. En outre, 81% des enseignants ne disposent pas d’un micro-ordinateur fourni par l’université ; 86 n’ont pas accès à une photocopieuse pour les besoins de service ; les toilettes sont inexistantes pour 45% ; seuls 10% possèdent une ligne téléphonique et 2% à peine ont accès à Internet depuis leur bureau, etc.
Le bureau du Synes justifie son abstention à l’époque par le fait que le syndicat voulait “ privilégier l’efficacité dans la discrétion conformément à son option habituelle de donner la priorité au dialogue dans la recherche des solutions aux problèmes de nos Universités ”. N’ayant pas obtenu de résultat grâce à cette méthode, le Synes qui donne un point de presse aujourd’hui à Yaoundé s’est résolu à déposer son préavis de grève.
Par Nadège Christelle BOWA
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lundi 3 novembre 2008
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