jeudi 13 novembre 2008

Logements étudiants: le calvaire des cop's dans la zone universitaire de Yaoundé I


Brother's city : Résidents et bailleresse sont au tribunal depuis plus d'un an
Logée dans un marécage, la mini cité n'a ni eau ni Wc.
Suite à la destruction de son album photos, Francise Ndojomo, 23 ans, sait qu'elle n'aura plus jamais l'occasion de revivre certains moments ayant marqué ses quatre années d'université.
"La faute à cette maudite pluie qui, une nuit, a provoqué une inondation ", fulmine la jeune fille. Depuis 2004, elle habite la mini cité Brother's city, qui se trouve dans une zone marécageuse au bord de la rivière Biyem qui traverse la zone estudiantine de Bonamoussadi. Pour y accéder, il faut quitter la principale route et prendre un couloir entre d'autres mini cités. En cette matinée du 4 novembre 2008, il y a encore de l'eau dans certaines allées de Brother's city après une pluie tombée il y a plusieurs jours.

La mini cité Brother's city, pourtant de construction moderne, est complètement tombée en décrépitude. Il n'y a plus de Wc. Les locataires pratiquent le "basket". En d'autres termes, chacun fait les selles dans un emballage qu'il balance dans la rivière. Il n'y a que trois toilettes qui permettent à tous les résidents des 23 chambres de prendre leur bain. Or les canalisations sont bouchées. Pendant le bain, l'eau inonde progressivement les pieds et sort stagner devant la porte.

Certaines chambres avaient été dotées d'installations d'eau et de bidets pour les besoins. Des robinets avaient été installés à l'extérieur. Tout cet équipement est défectueux. Pis, lorsqu'il pleut, les selles accumulées dans le puisard depuis des années, remontent par les pots des Wc, provoquant une odeur insupportable. Les autres chambres se résument à quatre murs, sans fenêtre parfois. L'espace suffit juste à poser son lit, sa table et sa chaise d'étude. Côté alimentation en énergie électrique, chacun use de ses relations pour se connecter dans une mini cité voisine. Conséquence, les habitants de Brother's city ont, au dessus de leur tête, un dangereux enchevêtrement de câbles électriques.

La vie a atteint un tel degré de pourrissement à cause du procès qui oppose depuis 2007 la bailleresse, Joséphine Lekeaka Nkefua, et certains locataires qui ont d'ailleurs cessé de payer le loyer. Francise Ndojomo se souvient que, jusqu'à cette date, Mme Lekeaka Nkefua, qui vit à Fontem dans la province du Sud-Ouest, ne rencontrait ses locataires que pour percevoir les loyers. "Elle ne se préoccupait pas de nos problèmes, malgré nos plaintes", affirme Francise, qui ajoute qu'un jour, Mme Lekeaka Nkefua, sous le prétexte de faire des réfections, a demandé que tout le monde libère les chambres. Les loyers, qui étaient de 8.000 et 11.000 F cfa, allaient ensuite augmenter de 3.000 F cfa. Selon la nouvelle grille officielle des loyers, la chambre à Brother's city doit désormais coûter 4.500 F cfa. Mais les anciens tarifs sont toujours pratiqués pour les nouveaux locataires.

Écrit par Assongmo Necdem

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