La publication le 18 décembre 2008 de la liste additive des élèves professeurs admis à l’Ecole normale supérieure de Maroua au titre de l’année académique 2008-2009 donne lieu à une nouvelle équation que l’on devra vite résoudre. Celle de la disponibilité ou tout au moins de la suffisance des structures d’accueil. Bien avant la création de l’Université de Maroua en août 2008, la crise du logement se posait déjà ici avec acuité. Surtout avec la guerre au Tchad voisin qui a vu un afflux important de migrants et réfugiés tchadiens de tous bords. Il n’en est pas jusqu’aux fonctionnaires et opérateurs économiques et politiciens qui disposent en ce moment dans la ville des résidences secondaires au cas où la situation dans leur pays dégénérerait comme ce fut le cas en début du mois de février 2008.
Bien plus, certains acquéreurs tchadiens anticipaient ainsi l’ouverture de l’Université de Maroua et de l’Institut du Sahel pour pouvoir y inscrire leurs enfants. Maroua pourrait donc connaître dans les tout prochains jours un engorgement sans précédent avec tous les corollaires que l’on peut imaginer : hausse des prix des chambres existantes, augmentation des prix des denrées alimentaires et de certains services, insuffisance des structures d’accueils et installation de nouvelles mœurs…
Les élites de Maroua ont quand même consenti des efforts pour la construction des minis cités. “ Nous nous lançons résolument dans la construction de minis cités pour essayer de résoudre le problème, même si c’est à titre individuel qu’on le fait. C’est déjà une approche de solution pour pouvoir caser tous les étudiants en attendant la construction de la cité universitaire… ”, confie le maire de Maroua 1er, Hamadou Hamidou. Cette crise de logement fait surtout l’affaire de quelques rares promoteurs immobiliers et autres petits bailleurs qui se frottent déjà les mains. “ Maman Bernadette ”, qui disposait d’une concession de quatre chambres laissées en location à des vendeuses de bil bil au quartier Ouro Tchédé pour un coût total de 25 000 Fcfa le mois a déjà mis les locataires à la porte. “ Avec la cour que les consommateurs occupaient, je peux encore construire une dizaine de chambres et j’envisage ramener la capacité à 15 chambres ”, dit-elle. Sur le prix de la chambre, elle est peu bavarde.
On sait néanmoins que dans la ville, le coût mensuel de la location d’une chambre revient à 5 000 Fcfa en moyenne. Mais on ne doute pas un seul instant que ce prix connaîtra une éventuelle augmentation. Si certains locataires font des réfections, d’autres propriétaires terriens se lancent dans la construction des minis cités. “ J’ai une parcelle que j’ai laissée en suspens et j’ai consenti à contracter un prêt à ma banque pour construire une mini-cité. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura un retour sur investissement ”, confie Guissata André, un gendarme en service à Maroua. C’est la même formule chez tous ceux qui ont un lopin de terre non encore viabilisé. A en croire le ministre de l’Enseignement supérieur, des villas privées et des bâtiments fonctionnels ont été identifiés pour les logements des étudiants de l’Université de Maroua. 600 d’entre eux sont d’ores et déjà garantis, avec une priorité aux jeunes filles. Des prospections sont en cours dans les familles à Maroua.
Par Jacques KALDAOUSSA
Le 05-01-2009
http://www.lemessager.net/details_articles.php?code=40&code_art=26044
lundi 5 janvier 2009
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