samedi 15 novembre 2008

Ecole normale supérieure : Six étudiants renvoyés pour diplômes non conformes

l leur est reproché d'avoir été admis en Philosophie alors qu'ils sont détenteurs de licence en Droit.
Le communiqué d'André Mvesso, le directeur de l'Ecole normale supérieure (Ens) affiché en grand format à l'entrée de cette institution académique de Yaoundé attire l'attention des passants et de ceux qui débarquent en ces lieux. Dans ce texte de six paragraphes, le directeur de l'Ens annule l'admission de 6 étudiants ayant régulièrement réussi au concours d'entrée dans son établissement pour le compte de la session de juillet 2008. Motif : leur licence en droit n'est pas compatible avec la filière Philosophie dans laquelle ils ont été admis. "L'Ecole normale supérieure ne saurait tolérer qu'un juriste prétende enseigner Kant aux jeunes Camerounais des classes de terminale où l'initiation à l'amour de la sagesse doit être le fait d'authentiques professeurs de philosophie", peut-on lire sur le mur. Toutefois, le texte d'André Mvesso reste muet quant à l'identité des personnes incriminées.

Mais, le directeur de l'Ens justifie ce dysfonctionnement par le niveau d'instruction relatif de certains de ses collaborateurs et de la malhonnêteté des mis en cause. "Invoquer la faute de l'administration, parce que les agents de l'Ecole normale supérieure qui ne jouissent pas d'un confort intellectuel suffisant se sont laissés tromper par ces candidats qui étaient pleinement informés des conditions du concours, c'est pour ces candidats malhonnêtes, vouloir se prévaloir de leur propre turpitude", ajoute-t-il. Puis, tranche-t-il en soutenant qu' "en conséquence, ces six candidats ne sont pas admis en philosophie parce qu'ils n'en ont pas la qualité." André Mvesso n'envisage aucune chance de réadmission pour les infortunés. "Les reverser dans une autre filière, alors qu'ils n'ont pas passé les épreuves dans cette filière, c'est aussi faire de l'Ecole normale supérieure le lieu de forfaitures où les filières sont des vases communicants sans spécificité. En fin de compte, toute agitation des concernés est vaine et ils payent le prix de leur légèreté", peut-on également lire.

Un tour du campus permet de constater que le même communiqué est affiché sur les nombreux babillards. Dans les différents services de l'établissement, l'on reste prudent sur la question et conseille plutôt de se rapprocher du maître de céans. En salle de thèse située au premier étage du bâtiment qui jouxte la route où les étudiants de quatrième année philosophie étaient censés suivre leurs enseignements toute la matinée d'hier, selon l'emploi de temps, aucun d'entre eux n’a pu se rendre visible. Seuls leurs camarades de physique sont présents en ces lieux. A la direction, le chef de l'établissement n'est non plus en place. Obligeant ainsi les journalistes à ronger leur frein des heures durant dans l'espoir d'avoir d'amples informations sur la question. Notamment la liste des étudiants renvoyés. En ces lieux, l'on apprendra tout de même que "le pot aux roses a été découvert par les responsables du département de philosophie de l'Ens qui n'ont pas hésité à mettre la hiérarchie au courant en proposant des sanctions." D'autres enseignants rencontrés au sein du campus ajoutent qu'à l'Ens, l'on est très souvent confronté à ce genre de situations, généralement en Lettres modernes.

Sainclair Mezing

http://www.quotidienmutations.info/mutations/nov08/1226676616.php

Aucun commentaire: