mardi 6 avril 2010
Université de Buea : Les étudiants grévistes libérés
L'Ubsu a lancé un ultimatum lancée pour exiger la "relaxe immédiate et sans condition" des leaders interpellés.
Les autorités de l'université de Buea ont-ils cédé devant la pression de University of Buea Students Union (Ubsu), l'association des étudiants de cette institution ? Après six jours de détention au commissariat central de Buea, Arrey Bessong Martin, le chairman de l'Ubsu et ses quatre camarades ont libérés hier soir. Une libération qui coïncide avec l'ultimatum lancé par cette association des étudiants. "Nous demandons une relaxe immédiate et sans condition avant la fin de cette journée du lundi 5 avril 2010, sinon l'université de Buea ne connaîtra jamais la paix durable", menaçait l'Ubsu dans un communiqué et que cette association dit avoir mis en copie à la présidence, à la primature, au ministère de l'Enseignement supérieur et dans les services du gouverneur du Sud-Ouest.
Selon une source au commissariat central, "les étudiants ont été libérés sous condition. Les membres de leurs familles se sont engagés à les retrouver et à les mettre à la disposition de la justice pour un éclairage sur la grève à l'université de Buea en cas de besoin". Le vice-chancellor, Vincent Titanji est resté injoignable hier nuit. Toutefois, Junior Lambilé, le directeur de la communication de l'Ubsu soutient que "la grève est interrompue pour des raisons stratégiques. Nos cinq camarades étaient gardés dans conditions inhumaines. Ils n'avaient ni à manger, ni à boire, et dormaient à même le sol. Les autorités universitaires ne leur avaient pas rendu visite pendant leur détention", a-t-il avancé. Toute chose qui fait que, "Arrey Bessong Martin et nos camarades sont sous soin intensifs dans un centre hospitalier de Buea", poursuit Junior Lambilé, le responsable de la communication de l'Ubsu.
L'Ubsu soutient par ailleurs que le "combat pour l'amélioration des conditions de vie des étudiants reste intact". Ces revendications qui ont provoqué l'opération "campus mort" la semaine dernière sont toujours d'actualité. Les étudiants grévistes exigent le retour du dialogue avec la direction de l'université de Buea.
On se souvient que mardi 30 mars dernier, cinq étudiants de l'université de Buea étaient interpellés par la police en début d'après midi. Il leur est reproché d'avoir lancé un mouvement de grève qui a paralysé le campus le lundi 29 et mardi 30 mars 2010. Les cours avaient été suspendus dans toutes les facultés et la plupart des étudiants sont restés chez eux. Pendant ce temps, les leaders de l'association estudiantine observaient un sit-in non violent devant le rectorat. C'est ainsi qu'ils ont été invités par les autorités dans la salle de conférence de Buea pour un dialogue avec le Vice-chancellor (le recteur), Pr.Vincent Titanji. Un piège, puisque les étudiants seront cueillis dans les couloirs du rectorat par la police.
Dans la foulée, on apprend que le recteur de l'Université aurait été convoqué par le ministre de l'enseignement supérieur, Jacques fame Ndongo, qui aurait conseillé à son collaborateur de privilégier la voie du dialogue. Un dialogue que Junior Lambilé, au nom de l'Ubsu revendique jusqu'aujourd'hui. Sinon, "nous nous organiserons pour réclamer nos droits", clame-il.
Eric Roland Kongou
Mutations
http://www.quotidienmutations.info/avril/1270553107.php
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